Un matin comme je les aime.
Un matin qui fait du bien.
Un matin qui me donne envie d'écrire.
Un matin qui me rappelle pourquoi je suis ici...
Parce que, oui, il m'arrive de l'oublier.
Hier, j'ai eu la chance de vivre la plus belle et unique cérémonie funéraire! Nous enterrions, sur la plage, une partie des cendres de la fille de Sharon, décédée subitement en septembre. Sharon femme (et prof de yoga) extraordinaire qui habite à Vancouver. Elle travaille avec Brigitte (et la BackMitra) depuis des années. Je l'ai connue à Montréal en 2014, lorsqu'elle m'avait contacté pour l'aider à parler, en français, de la BackMitra dans une convention de yoga thérapeutique. Je la comprends d'avoir voulu célébrer cette personne ici. C'était une cérémonie très intense, mais remplie d'offrandes, de douceur et d'espoir. Le genre de cérémonie que je nous souhaite tous quand nous quitterons ce monde physique.
Ici, tout est intense...
Autant il m'arrive de flotter, de voir clair, de me sentir complète et en confiance sur mon parcours.
Autant il m'arrive de nager dans l'incertitude et l'incompréhension et de plonger dans des parties plus sombres de ma personne.
J'en parlais avec Brigitte hier après la cérémonie. Voici ce qu'elle m'a répondu, elle qui vit ici plusieurs mois par année depuis plus de 20 ans :
"Elise, you know, here, there is darkness. But there is also light."
Quelques mots, qui m'ont beaucoup parlé...
Parce que oui, partout où il y a de la lumière, il y a de l'ombre.
Et d'une certaine façon, l'ombre, c'est aussi la lumière...
Au Québec, j'ai tendance à me sentir en cage, avec nos maisons, notre climat et nos habitudes de société. Quand j'ai visité le Mexique pour la première fois il y a 7 ans, j'ai compris que cette cage, elle est à l'intérieur, non pas à l'extérieur. Que ce n'est qu'une illusion et que j'ai le pouvoir de m'en libérer. Même si ce concept est devenu clair pour moi, j'aurai toujours besoin de me le rappeler, parce qu'un pattern, ça revient rapidement si on ne s'en occupe pas.
Et une des façons de me le rappeler, c'est de choisir de passer du temps ici.
Ici...
Là où il y a un je-ne-sais-quoi qui, au final, est à la fois guérisseur et énergisant.
Là où tout est brut et sans fla fla.
Là où les maisons n'ont peu, ou pas de mur.
Là où tu entends les écureuils ou les iguanes se promener sur le toit de feuilles de palmier.
Là où les cuisines ont 3 bols, 1 assiette, 2 verres, 1 fourchette, 4 cuillères et 6 couteaux...dont 1 qui coupe...si t'es chanceux!
Là où tu entends le bruit de tes casseroles suspendues la nuit parce qu'un chat est passé par là.
Là où tu ne peux taire le son de la mer (fiou!)...ni celui de la radio du voisin ou de la scie des travailleurs d'à côté.
Là où tu entends et tu vois toujours un oiseau quelque part, du plus mélodique chant, au plus gigantesque et épouvantable jacassement. Je me suis d'ailleurs surprise à maintenant être capable de reconnaître le cri des colibris. Cool, non? Ah oui...et vous pouvez me dire d'où ça sort que les coqs chantent juste au soleil levant?!
Ici...
Là où les fleurs sont, la plupart du temps, la seule chose restante sur les arbustes secs et dénudés, suite à plusieurs mois sans aucune goutte de pluie (comme quoi la beauté n'émerge pas juste dans l'abondance).
Là où quand tu as besoin d'eau potable, tu fais confiance à tes muscles et tu montes un 20 litres d'eau dans le sentier jusqu'à ta maison dans la montagne.
Là où tu as besoin d'une lampe de poche (ou d'un cell parce qu'on est en 2017!) pour rentrer chez toi quand ce n'est pas la pleine lune.
Là où parfois, un chien sauvage t'accueille chez toi en jappant et qu'à force de te connaître, t'accepte sur son territoire et devient ton protecteur...
Bref...
Ici...
Là où tu es exposé au monde extérieur, sans filtre et parfois même sans refuge.
Là où tu reçois tout...en plein visage.
Parfois les vagues,
Parfois les moustiques
Parfois les émotions...
Bien que ce ne soit toujours pas la fin de cette aventure, je sens que j'ai déjà surfé sur beaucoup d'émotions cette année. La mer est si différente depuis mon arrivée, elle m'aide à me rappeler que tout est un unique et perpétuel mouvement de changement.
Une des choses qui m'aide à entrer dans ce mouvement, c'est inévitablement, la musique.
Si mon matin a été si magique, c'est sans aucun doute grâce à la mer, oui, mais aussi grâce à la musique. J'adore aller au lever de soleil sur la plage avec mon iPod, le temps d'une marche et de quelques postures de yoga. Tant pis pour le silence et l'alignement parfait, le sable dans les yeux et dans la bouche...Il faut aussi se faire plaisir...
Et pour moi, le plaisir passe souvent par la musique.
De la bonne musique.
Mais qu'est-ce que de la bonne musique?
J'ai un ami qui m'a dit récemment :
"De la bonne musique, ça doit donner envie de baiser. "
Ça m'a fait sourire, parce qu'il n'a pas tout à fait tort. J'aurais envie de nuancer avec ma propre définition de "bonne" musique :
C'est celle qui vient me chercher dans les tripes.
C'est celle qui me fait danser.
Parfois avec mon corps.
Parfois avec mes idées.
Celle qui me connecte à mon être primaire...voir même primate...
Celle qui me rappelle que je suis en vie.
C'est quoi pour toi de la "bonne" musique? ;)
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L'immensité dans sa plus grande beauté

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