Souvent quand j'arrête d'écrire pendant un bout, je viens à penser que c'est parce que je n'ai rien à dire. Et pourtant, quand je m'y remets ensuite, je suis prise dans un tourbillon d'histoires, qui me demande faire tout un casse-tête pour trouver une façon que ça ne soit pas trop un bordel à suivre.
La publication précédente, j'ai mis 5 séances de travail sur 2 jours pour la terminer. La 1ère, c'était entre 7h du matin et 9h chez moi, passant de mon lit à mon hamac. J'ai pris une pause pour descendre au village. La 2e, c'était au resto, avec un café. J'ai pris une pause pour déjeuner. La 3e, c'était après le déjeuner. J'ai pris une pause pour entretenir ma vie sociale avec une amie qui passait. La 4e, c'était après son départ. J'ai pris une pause parce que la pile de mon téléphone me l'imposait. J'ai horreur de ne pas terminer une histoire quand je la commence ; quand ça arrive, elle reste dormante dans mes notes...et j'en ai déjà quelques unes comme ça! J'ai quand même pris le reste de la journée off parce que j'étais rendue là ; il vient un moment où le cerveau est un vrai bouilli et ne veut plus coopérer à rendre les choses fluides...et aussi un moment où c'est le temps d'aller à la plage.
Bref, cette dernière publication m'a donné envie de battre le fer pendant qu'il est chaud. Et hier, c'était chaud! Je suis allée à Pochutla avec mon amie québécoise Manon. On avait toutes les deux des choses à faire chacune de notre côté. J'y étais allée la semaine dernière pour "magasiner" des articles pour la maison et cette semaine, pour les acheter. Ceux qui me connaissent bien savent que, soit j'achète sur un grand coup de tête (que je regrette souvent après coup) ou soit je regarde TOUTES les options possibles avant de faire un choix. J'ai opté pour la 2e méthode, qui n'est évidemment pas la plus douce quand les magasins sont à 1h de transport collectif. Qui dit Pochutla les lundis, dit marché hebdomadaire avec des centaines de kiosques de toutes sortes d'affaires, passant des fruits, au café, aux chapulines (sauterelles), aux gougounes, aux rallonges électriques, aux brosses à dents, aux pièces de "blender", aux meubles, aux outils, aux bobettes...alouette!
Bref, c'est un bain de foule fascinant, mais chaotique, rempli de vendeurs aux techniques de marketing des plus efficaces, du genre :
"Hay (qui se prononce a-i) Aguaaaaa!! Hay agua de sandia, de jamaica, de melon, de naranja. Hay aguaaaaaa!!!" (Et ce, crié, rapidement, et répété toutes les...2 secondes...!)
Ou une autre technique du genre :
"Guerra! Que te llevas? Guerra?...Guerra!" (Traduction libre sur un ton plus sec que l'autre de la agua) : "Hey la blanche, qu'est-ce que tu te ramènes? Envoye, come on la blanche! Achète-moi quelque chose!)
Ouf!
C'est toujours une...expérience! Mais pour quelqu'un qui aime prendre son temps, fouiner et magasiner...c'est un peu étourdissant, voir même stressant! Quand j'y étais allée la semaine dernière, j'étais remplie d'ambition d'acheter plein de cossins pour la maison. Mais, comme souvent quand je vais à Pochutla, je repars les mains presque vides en me disant que c'est épuisant trainer le stock dans le collectivo et que de toute façon, je peux tout trouver (presque!) au village...pour quelques pesos de plus évidemment.
C'était la 4e fois cette année que j'y allais et je dois avouer que je commence à y reprendre plaisir en le vivant différemment. Avant, j'arrivais, je me débarrassais de tout ce que j'avais à faire et je rentrais chez moi au plus...vite. Maintenant, j'apprends à en profiter. Je prends le temps d'aller boire un café entre 2 achats, de manger "una orden (ou deux!) de tacos" assise sur un petit tabouret de plastique cassé autour du stand ambulant en pleine rue principale quand j'ai faim, de m'acheter una "Agua" à la personne qui criait tantôt quand je finis par avoir soif.
Prendre le temps de passer du "vrai" temps dans Pochutla me permet d'être plus relaxe et d'avoir du fun à faire mes achats. Quand je suis fatiguée et écoeurée, ça finit souvent par : "F**k off! Ça m'tente pas de gosser! Je m'en r'tourne à la plage! Ya!", particulièrement quand c'est pour des choses que je ne suis pas habituée d'acheter et que je ne sais pas trop comment ça marche.
Mais, hier, parce que j'avais la bedaine pleine et le système nerveux plus reposé, j'ai pu acheter des choses moins habituelles, avec le sourire!
La première, ça a été du tissus. C'était un peu long et un peu compliqué comme processus : tu dois demander à un gars pour qu'il coupe ton tissus, qui lui te donne le papier pour que tu passes au gars de la caisse pour payer, qui lui t'envoie au gars du comptoir pour recevoir ton tissus, qui lui revérifie si le premier gars a bien fait sa job (et qui ne manque pas d'user de son statut hiérarchique pour lui faire sentir comme une merde s'il a donné 7cm de trop sur 5m).
En sortant, j'ai vu des beaux rubans, vendus au mètre, qui feraient plaisir à mes amies qui m'ont demandé de leur faire un bijoux de cheveux comme le mien avant de partir. Processus compliqué, prise 2...qui valait la peine : 3 pesos pour 6 mètres (0,19$ peut-être?).
Prochain achat "nouveau" : des clous! Ici, les quincailleries sont loin de ressembler à Réno Dépôt! Principalement, c'est un comptoir où tu demandes ce que tu as besoin, même pour une ampoule ou du tape électrique. Je demande donc comment ça marche pour acheter des clous. Il me pointe une étagère où il y a environ 6 grosseurs de clous...vendus en vrac, au poids.
Mmm...Bon...ok...
Je m'approche et je prends un p'tite poignée de clous. Un peu gênée par l'absurdité de la situation, je demande au monsieur où je dois les mettre. Il me pointe l'énorme balance. J'éclate de rire, du genre "méchante belle touriste Elise avec ta 20aine de clous"! Je les dépose...doublement gênée. Il les met dans un petit sac et me dit, avec un ton d'impuissance, de demander à la caissière combien ça coûtait. J'avais presque compris qu'il me les donnait...mais au final, c'était tout comme :
"...eee...1 peso" qu'elle me dit.
C'était sans aucun doute la première fois qu'ils vendaient assez peu de clous pour que même la balance s'en balance!
Le dernier achat peu commun : du boeuf haché. La seule fois que j'ai eu à acheter de la viande ici, c'était pour faire un pâté chinois à mon ami l'an dernier et c'est sa belle-soeur qui s'en était chargé. Je passe donc dans la section "viande" (suspendue) au marché, à la recherche du comptoir le plus inspirant. Un des vendeur me dit quand je passe devant: "Que te llevas guerra?"
Son comptoir était top clean, son chandail blanc était blanc et il était sympathique. J'ai décidé qu'il méritait mon achat :
"1 kilo de carne molida por favor".
Il me pointe la pièce de viande suspendue entre nous deux, avec une certaine attente d'approbation. Ce que j'ai fait...même si pendant une fraction de seconde, une partie de moi se dit qu'il est rendu 2h de l'après-midi et que le morceau poirotte là depuis le matin. Il m'assure qu'il va la nettoyer avant de la mouliner. Je ne comprends pas trop comment jusqu'à ce qu'il se mette à enlever au couteau le peu de gras visible. J'ai toujours pensé que le boeuf haché était un ramassis de toutes sortes d'affaires. En tous cas, pas dans ce cas-ci! La viande n'avait peut-être pas "l'air fraîche" comme nos standards nous enseignent, mais c'était bel et bien de la qualité! 150 pesos de viande (chaude!) en mains, prête à reconquérir...la route. Je suis rentrée avec Manon...et un giga panier rempli de missions accomplies. On a pris un taxi collectif (un peu plus simple et plus rapide), se partageant chacune une fesse sur le siège avant.
Ce fut une de mes plus belles journées passées à Pochutla.
La viande, c'était encore pour faire un pâté chinois. Depuis que je suis arrivée que je me suis engagée à en refaire un à mon ami. Ici, ça passe très bien, mieux que la poutine! C'est en fait une variation sur le même thème que de ce qu'ils connaissent...patates, maïs et viande... Toujours un peu bizarre par contre de les voir manger ça avec de la sauce forte et...des tortillas! Le chum de Manon tripe là-dessus aussi et ça l'air que c'est moi qui fait le meilleur. Je soupçonne la réussite grâce à mon lègue génétique de faire des bonnes patates pilées. Bref, c'est fait : j'ai mangé mon pâté chinois de l'année! Je peux passer à autre chose!
Le printemps se faire sentir ici aussi, il fait chauuuuud!!! Vivement ma grande terrasse aérée à l'ombre et les vagues rafraichissantes de la mer!
Bon équinoxe de mars!!
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L'immensité dans sa plus grande beauté

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