jeudi 30 mars 2017

I love youuuuuu!!!

You can forget the details and you can forget the dates, but never forget the moment (The Cat Empire)

...et je n'oublierai jamais cette journée...cette journée qu'on pourrait qualifier de "dernière" si on voulait vraiment la nommer...

Pour ma dernière nuit, j'ai choisi de me "gâter" et de terminer mon voyage comme il a commencé, soit, dans le lit inconfortable (mais avec vue!) de l'appartement du haut puisqu'il était vacant. J'avais oublié combien l'absence de mur avait un impact sur moi. Plus d'air, plus de sons, plus de lumière... Même si j'ai passé une nuit plus ou moins reposante (mes rêves traduisaient mon stress et ma nostalgie du départ), mon réveil était riche d'émotions et de gratitude.

Ma journée a donc naturellement commencée plus tôt que les autres des dernières semaines, c'était parfait parce qu'une dernière journée signifie toujours beaucoup (trop?) de choses sur la "to-do list", particulièrement quand tu t'appelles Elise Vigneault et que tu as une forte tendance à procrastiner. J'ai donc pris mes premières heures matinales pour me faire un café, commencer à paqueter, mais surtout, finaliser les derniers détails pour la maison, soit terminer les feuilles d'instructions et des paniers de bienvenus pour les prochains arrivants.

Pendant que j'étais concentrée à la tâche, j'ai entendu une moto arriver. Manolo!!!!! Je l'espérais depuis 3 jours...

Parce que oui, je l'ai revu!! Vous vous rappelez? Ce beau Manolo que j'ai connu l'an dernier et qui a mis un peu de magie dans mon épisode d'expérimentation du système de santé de Pochutla de février? Et bien, la scène de film s'est répétée. J'étais en train de prendre un verre sur le trottoir d'un resto tenu par un des plus beaux couples du village ; une chilanga (fille de Mexico City) et un italien. Ils se sont rencontrés ici il y a quelques années ; lui en vacances pour surfer et elle, en vacances "pour se retrouver". Je ne sais pas si elle s'est trouvée "elle", mais ils se sont certainement trouvés "eux". Ils sont ultra sympathiques, tranquilles et super inspirants ; ils ont un des plus cute espace du village.

Toujours est-il, que, soudainement...vrooom!...Manolo passe en moto! La suite de l'histoire a été différente que la fois de Pochutla. Les éléments étaient enfin de notre côté pour nous permettre de se voir plus qu'une seconde et quart ; on était au village, il ne circulait pas dans un sens unique et ce n'était pas l'heure de pointe. Il a donc rebroussé chemin pour qu'on puisse jaser. Son sourire dans l'obscurité du soir est encore plus déconcertant! On s'est promis de se voir sur la plage dans les jours suivants...au coucher de soleil après son travail, comme dans "le bon vieux temps" de l'an dernier, à jaser, et à s'entrainer à faire des équilibres sur les mains.

On s'était donné rendez-vous lundi ; pour mon avant-dernier jour, il devait m'apprendre à surfer les vagues en boogie board. Je ne sais pas si j'étais si partante, mais chose certaine, je voulais au moins le voir une fois user de ses talents aquatiques, parce que des talents terrestres, il en déborde. Je ne me tanne jamais de le voir faire ses flips, ses backflips et ses pirouettes, dans le sable, sur les roches ou dans une vague...tout comme je ne me tanne jamais de regarder les surfers en général. Les humains qui sont connectés et habiles avec leur corps m'ont toujours fascinés, comme c'est le cas dans le monde de la danse, du cirque...et maintenant j'ajoute le surf à la liste.

Lundi donc...je l'espérais. Il n'est pas apparu. Mardi, je l'espérais encore. Toujours pas de Manolo. J'étais un peu inquiète, mais je me suis juste rappelée qu'on est au Mexique et qu'un million de choses peuvent faire changer les plans. Tant pis, je le saluerai l'an prochain!

Et c'est ce matin, en entendant sa moto arriver, que j'ai reçu un beau cadeau de départ : son précieux sourire et sa présence. Dimanche, il a eu un accident. Il a glissé dans une courbe. S'il avait été seul, aucun doute qu'avec ses supers réflexes de chat, qu'il serait retombé sur ses pattes sans égratignures. Mais comme c'est un gentlemen bien alerte, il a voulu protéger sa copine assise derrière lui en l'agrippant avec son bras, recevant ainsi tout le choc de la chute avec sa poitrine. Somme toute, il n'a rien de cassé. Son amie non plus, mais elle a laissé un peu de peau sur son passage et requiert des soins plus rigoureux. Il veille donc sur elle à l'hôpital depuis...

Ce matin, il a combattu la douleur de sa poitrine et il a fait la route depuis l'hôpital de Huatulco pour venir me saluer et retourner ensuite au chevet de son amie. Dire qu'il avait pensé venir me saluer à l'aeroport après son travail, jamais on aurait pensé être dans la même ville...pour des raisons aussi différentes. J'étais donc remplie de reconnaissance pour ce moment. Pas que j'étais contente de le voir dans cet état, mais ça me rend toujours un peu triste de ne pas pouvoir prendre le temps de dire au revoir à quelqu'un avec qui j'ai grandi. Parce que oui, j'ai grandi, avec toutes les histoires qu'il m'a confiées dans les derniers jours. Je me sens toujours privilégiée quand quelqu'un m'ouvre une fenêtre aussi intime sur sa vie, ses expériences, ses défis. Pour moi c'est ça le sens de la vie : partager et apprendre à se connaître, à se reconnaître.

Merci Manolo!

J'ai donc pu continuer ma journée plus que remplie, avec une sensation de gratitude et de légerté. Bien que la chaleur d'avril se fait sentir, le vent des derniers jours m'a aidé de profiter du soleil du matin sur la plage. Ce matin, les vagues étaient parfaites dans leur amplitude. Elles étaient rafraîchissantes, presque froides...pour ici! J'ai marché, chanté, dansé. J'ai absorbée tout ce que je pouvais du moment.

Merci la mer! Merci la plage!

J'avais ensuite rendez-vous avec mon amie Emma pour un dernier café. Ce fut un court moment, mais rempli d'amour. Je suis si fière du chemin qu'elle a parcouru en un an. Nous nous supportons beaucoup dans ce que nous vivons en tant qu'étrangères se faisant une place dans le village. Comme elle traverse une passe plus difficile, j'aurais vraiment aimé continuer d'être là pour elle. Je me suis retenue pour ne pas laisser couler le flow de mes émotions, mais j'ai tout de même quitté rapido, sans saluer les gens du café, sinon ça allait être plus que des yeux mouillés, déjà sur le point de déborder.

Merci Emma! (Je t'aime!)

Direction studio de yoga pour dîner avec mes super collègues et amies. Un moment de filles drôle, touchant, et rafraichissant.

Merci Brigitte!
Merci Sharon!
Merci Daniela! (I love youuuuuu!)

Dernière saucette à la mer pour la dernière marche, la dernière course, les dernières acrobaties...la dernière danse...

Merci musique! (Je vous ferai une liste plus précise tantôt!)

Dernière montée vers la maison. Dernières touches de peinture. Dernière douche.

Merci maison! Merci Pablo!

Et Hop dans le taxi!!

Une sortie digne d'une diva version "güerra au Mexique", la moitié du corps sorti par la fenêtre, je criais des "adios" à un, des "nos vemos en diciembre" à d'autres, que je n'avais pas eu la chance de croiser dans la journée. Le taxi s'est même arrêté en plein milieu de la rue pour que je puisse faire un câlin à une.

Une fois sur la route, puisque je commence à connaître les aires, je me suis permis de vivre l'expérience de me mettre de la musique dans les oreilles, dans le tapis! Toujours la fenêtre ouverte, j'ai profité des derniers rayons de soleil, en sortant parfois la main, parfois le bras, et d'autres fois, la face au complet. J'ai tellement goûté à chaque derniers instants, que je n'avais pas pris le moment de penser. Là, j'avais une heure. Une heure pour faire défiler des images, des émotions, des appréhensions. Je n'ai pas pu retenir mon flow cette fois-ci, j'avais 90km/h de vent pour sécher mes joues.

Ça a beau faire la 5e fois que je repars de là, j'ai encore le coeur qui vire "dessour". Un 2e flow s'est déversé en décollant, mais cette fois, c'était mon chandail et mon foulard qui absorbaient le petit déluge. L'arrivée de nuit à Mexico city m'a rempli de magie à nouveau, c'est vraiment impressionnant comme patente! Maintenant, j'attends mon vol pour New York, avant de rentrer à Montréal. Je sens déjà ma peau qui manque d'humidité et de chaleur (je suis déjà plus sec qu'un raison sec!), mais mon coeur lui, ne manque de rien ; il a fait le plein pendant 3 beaux mois et demi.

Merci Mexico!! I love youuuuuuuu!!!

Merci la vie!!

"My heart is beating like a drum!!!"

Merci The Cat Empire pour ta vivifiante musique qui m'a fait danser et chanter sur la plage avec le sourire, particulièrement la pièce "Like a Drum"

Merci Milk & Bone pour ton album entier, et particulièrement la pièce "Pressure".

Merci "Mappemonde" des Soeurs Boulay, je l'ai écouté en boucle pendant plusieurs semaines.

Merci à Xavier Rudd pour tes vibrations profondes, particulièrement à la pièce "Spirit Bird" qui me permet toujours de faire sortir beaucoup d'émotions.

Merci Medicine for the People, c'est encore un groupe que je considère médecine pour l'âme, précisément la pièce "Aloha ke Akua (piano version), qui, peu importe le moment, me rappelle de goûter chaque instant.

Comme j'allais vous envoyer cette publication, toujours en provenance de l'aéroport de Mexico, il m'est arrivé une belle coïncidence que je ne peux m'empêcher de rajouter.

Je me suis levée pour aller vérifier la porte de mon vol et j'ai croisé George. George, c'est un mexicain que j'ai connu en novembre 2015, dans un lift entre Montréal et Victo. Je venais à peine de prendre la décision que j'allais officiellement passer mon premier hiver complet à San Agustinillo. Cette fois-là, je m'étais retrouvée avec 4 personnes sur 6 dans la mini-van qui s'en allait/retournait au Mexique dans le prochain mois. C'était un heureux hasard qui s'est un peu prolongé aujourd'hui.

D'ici quelques heures, je serai de retour dans le "cold and slushy" Montréal.

Mais comme on m'a dit que je faisais maintenant partie des meubles de San Agustinillo, ça ne m'inquiète pas trop de rentrer.

À très bientôt!

"Et si on prenait nos bagages, et qu'on entrait dans nos souliers, le coeur se saurait en voyage"
(Merci à Fred Pellerin - Au commencement du monde)

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