mardi 30 août 2011

Aurevoir Zipolite!

Après que tout le monde ait quitté dimanche (il ne reste plus que Johan et moi ici), j'ai regardé Ziplite de mon hamac et j'ai réalisé une chose...

La première fois que je suis venue ici, j'avais senti quelque chose de spécial, quelque chose de fort, de profond.... Quitter avait été difficile...j'avais l'impression que je n'avais pas terminé ici.. C'était pour le mieux : je n'aurais pas pu trouver une meilleure raison qu'une formation professorale de yoga pour concrétiser mon besoin de revenir. Sans doute la plus belle expérience... L'énergie du groupe était belle, légère...vibrante. Évidemment je n'ai pas pu m'empêcher de verser quelques larmes quand est venu le temps des départs, mais ce n'était pas de la tristesse...c'était plutôt de la gratitude pour avoir partagé ce moment avec eux.

Maintenant que je suis seule de nouveau (en plus que la saison touristique mexicaine est terminée), j'ai l'impression d'être dans un village fantôme. Ma perception de Zipolite a changé... Bien sûr que l'énergie ici sera toujours particulière, mais je sens que les gens avec qui j'ai vécu les 6 dernières semaine ont laissé derrière eux une légèreté que je n'arrivais pas à percevoir avant. Je pense que ça y est, "I'm done" : je peux partir d'ici en paix.

Et c'est demain que ça se passe, on part à Puerto Escondido rejoindre une partie de la bande : bien heureuse d'avoir l'opportunité de partager encore quelques moments avec eux!

P.S. Je suis allée à Mazunte hier. C'était magnifique sur l'océan : c'était noir tempête! En attendant la camioneta pour le retour, si je vous disais "chiens"...vous devineriez la suite pas vrai? Grrrr...

samedi 27 août 2011

Y ya, maestra!!

Y ya! (expression mexicaine que j'adore!) : me voilà certifiée professeur/teacher/maestra de yoga!

Le semaine (le cours en entier!!!) a passé tellement vite! Quel bonheur de retrouver notre prof cette semaine. Elle nous avait un peu manquée ces dernières semaines à cause des professeurs invités. Même si on pouvait ressentir la fatigue après cinq semaines intenses, je pense qu'on a tous savouré la dernière avec beaucoup d'amour. Les liens du groupe se sont resserrés. Difficile de décrire ce qui planait dans l'air...quelque chose qui venait du cœur de chacun d'entre nous...beaucoup d'accolades, beaucoup de clins d'oeil, beaucoup de sourires ; bref, une profonde amitié et un grand respect pour l'autre.

J'ai hoopé presque chaque jour, souvent avec Kia, mais aussi avec d'autres qui se joignaient à nous de temps en temps. Les enfants sur la plage nous attendaient, nous demandant "me prestas este aro?" dès qu'un cerceau était un disponible. C'était magique de les voir...

Lundi je donnais mon cours officiel ouvert à tous : ça a encore super bien été, la classe était remplie de zipoliteins! Mercredi c'était une drôle de fin de journée. La dernière équipe donnait le dernier cours offert à la population, et vraiment, l'énergie qui planait était cahotique. En soirée, Kia, à qui j'ai transmis mon addiction pour le hula hoop, a beaucoup insisté pour que j'aille souper avec eux. Bueno! Vamonos! Tant pis pour l'étude Elise, tu sais que tu maîtrises très bien le sujet. Je suis donc allée rejoindre la bande. Il pleuvait, beaucoup! Kia devait faire booster son auto avant de partir. En reculant, son jeep a dérapée dans la boue et...a callé! À cause des montagnes, les rues en terre battue deviennent plutôt des rivières de boue quand il pleut. Notre prof nous disait souvent qu'elle ne pouvait pas venir en auto parce qu'elle pouvait rester prise assez sérieusement...maintenant je comprends! C'est pire que rester pris dans une tempête de neige!!!! On a mis 1h30 à essayer de la sortir de là...et...pas moyen, même à 6 personnes! On a fini par abandonner le jeep jusqu'au lendemain, histoire de laisser sécher la terre et de demander du renfort. Je suis finalement rentré chez moi, trop tard et trop fatiguée pour sortir manger au village. Mais une soirée mémorable!!! Pour couronner le chaos, j'ai super mal dormi. Je me suis réveillée plusieurs fois, dont la dernière : à 4h30. J'étais sur le point de me rendormir pour la dernière demie heure qui me restait, quand j'ai eu un flash! C'était ma soirée de karma yoga du studio la veille et j'avais complètement oublié! (Une journée par semaine, on devait nettoyer le studio de yoga et le préparer pour le lendemain, ce qui veut dire placer tous les tapis et les accessoires). Conséquence : je me lève et je vais placer le studio avant que les gens arrivent. Même si j'avais l'habitude d'arriver plus tôt à la méditation chaque matin, cette fois-ci j'étais la première arrivée. Je m'étais donné comme défi cette semaine de persévérer dans les séances de méditation. Sans m'éterniser sur le sujet, j'ai beaucoup à apprendre à rester assise sans bouger, peu importe ce que mon corps a envie de me dire. Ce matin-là, en plus d'avoir commencé une demie heure plus tôt, mon prof nous a fait vivre la plus longue méditation du cours. Moi qui voulait persévérer...j'en ai eu l'opportunité et ça n'a pas été facile. Je pense que je ne vais jamais oublier ce matin là. La méditation c'est tout qu'un art : être ici, maintenant, dans l'idée que rien n'est permanent, c'est beaucoup de travail. Dommage qu'il y ait autant de préjugés sur cette pratique!

Jeudi après mon dernier examen j'ai du faire un périple à Pochutla pour faire des provisions d'argent, de pâtisseries et de guayabas...Mmmmmmm! Ça faisait plus qu'une semaine que j'en cherchais. J'ai su que les agglomérations ont changé depuis l'an dernier, voilà pourquoi il faut maintenant attendre aussi longtemps pour une camioneta (transport collectif). Conséquence : retour à Zipolite dans une camioneta remplie...de seize mexicains, deux touristes, des tonnes de sacs remplis de nourriture, six bidons à essence...et moi! En soirée, souper de groupe au village pour célébrer la fin des examen. Ça faisait du bien de nous voir tous réunis autour d'une table. Tout le monde était si beau!!

Vendredi, dernier matin à se lever à 5h pour la dernière pratique. Normalement j'aime bien tout vous raconter, parce que j'ai envie de partager. Mais vous savez quoi? Cette fois-ci, du moins, pour l'instant, je me fais un cadeau : je garde la magie de la dernière journée juste pour moi...aucun mot ne serait à la hauteur pour exprimer la gratitude qui m'habite en ce moment.

Simplement, je vous laisse sur cette image : dix-huit yogis, dans leur plus beaux atouts...tous plus beaux les uns que les autres...marchant, gougounes à la main, d'un pas plus que décontracté, dans le ruisseau menant à la maison de Brigitte, au fond de la jungle, pour la fiesta de graduation...

NAMASTE.

samedi 20 août 2011

...la suite de la suite ou la pré-suite de la suite...je ne sais plus!

Et oui encore une petite suite à mon histoire de scorpion, mais rien d'aussi "palpitant"...

Jeudi j'ai croisé la femme de chambre et de fil en aiguille, elle m'a dit que la semaine dernière, elle avait trouvé 2 bébés scorpions...DANS MON LIT!!! Elle avait voulu me demander si je m'étais fait piquer, mais comme je n'avais parlé de rien en la voyant, elle avait laissé tombé. Je l'ai remiercié de ne rien m'avoir dit... Mais maintenant que je le sais, je peux vous garantir que je regarde dans mon lit avant de me coucher et que je m'assure que ma moustiquaire est bel et bien "hermétique" partout, ce que je faisais sommairement avant, mais quand même...

Jeudi matin on a eu une averse vraiment intense pendant la matinée : l'ambiance dans le studio était particulièrement magique... Après les cours, on est allé hooper sur la plage. L'amie que je m'étais faite la semaine dernière (elle m'avait demandé de jouer avec elle dans le sable après que je lui aies prêté un cerceau...) est venue me demander un cerceau. Le mâche-patates de lui arrêtait pas : questions, par dessus-questions, par-dessus propositions de jeu... Après avoir joué à fais-moi un dessin dans le sable (mon grand classique!) et après avoir construit une "île" avec elle, je suis rentrée...sans finalement avoir vraiment hoopé! Pour rester dans le thème, vendredi c'était notre formation de yoga pour enfants. Quelques uns sont venus pour qu'on se pratique. Je me demande qui, entre les étudiants (nous!) et les enfants, ont eu le plus de fun...c'était vraiment très drôle!!

Dernier weekend pour faire une activité tous ensemble. Aujourd'hui on se paye une sortie de groupe : un pêcheur nous fait un lift à bord de sa chaloupe à une plage voisine presque déserte. Ça sent la plaisir à plein nez...avant la journée d'étude de dimanche!

mercredi 17 août 2011

Aracran...la suite...

Voici (déjà!) la suite de mon histoire de scorpion. Je ne pensais pas la vivre quelques heures seulement après vous avoir raconté la première partie!

Le lendemain matin après avoir commis mon meurtre armée de mes converse, je sors de ma moustiquaire en prenant soins d'examiner où je mettais les pieds...et les mains. Rien de spécial à l'horizon. Je déjeune tranquille dans mon hamac. Je me prépare lentement pour aller rejoindre mes amies allemandes pour la journée. Je vais (un peu de reculons) rappatrier mes livres et mon sac à dos, qui sont sur la fameuse table des lieux du meurtre. EH MERDE! J'aperçois un drôle de motton sur la table. J'examine de plus près...MERDE MERDE MERDE!!! Une agglomération de mini-scorpions qui semblent plus ou moins vivants!!! Je les envoie dans ma poubelle et j'envoie ma poubelle dehors. Bon!...une chose de faite...mais ensuite? Je suis supposée faire quoi? Chercher une autre agglomération? un nid? des oeufs? Je n'ai aucune idée du mode de reproduction des scorpions, mais j'ai un peu la chienne d'une épidémie. Je veux demander à la responsable des lieux, mais elle n'est pas là. Déjà l'heure de rejoindre les filles...je règlerai le cas des scorpions plus tard. Je leur raconte ma bataille. Un gars, qui n'était pas loin a entendu mon histoire et m'a demandé si j'avais vraiment tué le scorpion..Ohh hoo...Malaise!!! Je réponds un timide "Ehhh oui..." sachant très bien que c'était sans doute une mauvaise réponse. Il me raconte qu'ici, on dit qu'il ne faut jamais tuer un scorpion parce que tu vas te faire piquer ensuite... Moi qui me sentais déjà mal...rien pour aider! Je continue de raconter mon histoire de bébés scorpions aux filles. Le gars nous explique qu'une femelle scorpion peut trainer sur son dos jusqu'à 80 bébés scorpions... Ahhhhhh!!! J'ai donc eu une partie de la reponse à ma question sur leurs habitudes "d'élevage" : j'ai probablement tué une femelle et en la manquant le premier coup, les bébés sont tombés sur ma table. Une des allemande m'a expliqué en après-midi que c'est une des raisons pourquoi elle s'était fait dire de ne pas les tuer, dangereux que les bébés se répandent partout. C'est bon à savoir maintenant...

La fin de semaine a passé vite. Je suis retournée à une lagune que j'avais visitée l'an dernier. En passant par Mazunte j'ai évidemment demandé au taxi d'arrêter à la panaderia, j'avais plus qu'envie d'un "pan de chocolate". Je pensais attendre les filles sur la plage, mais pour 35 pesos ce n'était pas une grosse affaire de refaire le tour, surtout que la saison étant différente. Le guide a dit qu'il se rappelait de moi...moi non. On a parlé de Juan : il me disait qu'il était venu il y a 2 semaines...comme quoi c'est facile de perdre la notion du temps ici, ça fait 4 semaines que je suis ici et Juan était venu bien avant ça!

On a terminé la journée sur une autre plage entre Zipolite et Mazunte. Des pêcheurs sont rentrés avec une bonne vingtaine de gros requins...vraiment impressionnant!

Dimanche d'étude "traditionnel" à Nice Place On The Beach ...le serveur Teyo est toujours aussi sympathique! En fin d'après-midi, petit cours de hooping sur la plage. Belle journée!

La semaine a commencé sous la pluie, j'ai donc eu d'autres colocs (crabes). Le soleil est maintenant de retour et le hooping aussi!! A+

samedi 13 août 2011

Aracran : merci converse!

Moi qui m'en venais calmement me coucher après cette dure semaine...le petit rush d'adrenaline que la poule mouillée en moi vient de vivre m'a poussée à écrire...

Je pense que je vais être raquée demain...après avoir littéralement "vargé" de toutes mes forces sur l'intrus (pour ne pas dire LE SCORPION!!!) qui a osé prendre ma maison pour sa maison ce soir. Il faut dire que j'ai eu la chance de m'aclimater cette semaine...

En déroulant mon tapis de yoga dans le studio lundi j'ai vu une petite bibitte qui s'était cachée dedans. En m'approchant, j'ai vu que c'était un mini-mini-scorpion. Fiou! Il est au moins "mort". Je décide quand même de m'informer auprès de mes collègues mexicaines si la maman pouvait se tenir proche (le tapis était dans ma chambre...). Elles me rassurent et me disent que non, en théorie, la maman ne se tient pas proche. Bon, autre Fiou! Je me tourne la tête vers mon tapis...!!!! Pus de mini-scorpion!!! Merde!! Il était vivant. On finit par le retrouver (et une fois en mouvement, il est moins mini qu'il en avait l'air) et après consensus, on décide de mettre fin à ses jours même si ce n'est pas très, yogiquement parlant, "correcte" de faire du mal à un autre... Il parrait que des scorpions ça se tient toujours en couple...j'avais appris ça l'an dernier pour nous "rassurer" quand on en avait eu un sur le bar. Je rentre donc chez moi cette journée là, je dépose mon tapis sur la table et tadammm! : sa douce moitié est sur mon mur. Bang! : pu de douce moitié!

La semaine continue...on a travaillé une claque sur des postures très physiques que je ne pensais jamais être capable de faire. Beau défi et très énergisant malgré tout : j'ai même pu hooper quelques fois sur la plage pendant mes pauses. Pour finir la semaine (de 6 jours!!! Je vous rappelle qu'elle a commencé dimanche...), on devait donner un cours à tout le groupe, en équipe de deux. Ouf! Ça aussi un beau défi, avec chacun notre propre bagage et style de yoga... Je ne peux pas vraiment cacher que j'ai trouvé la semaine assez éprouvante, mais elle s'est bien terminée : on a reçu de super bons commentaires et on a même eu droit à des applaudissements. C'est la plus belle récompense qu'on pouvait recevoir. Personne n'était fâché vendredi à 19h quand la semaine s'est officiellement terminée : 7 heures de yoga dans une journée après la semaine qu'on avait eu, on avait plus que besoin d'une fin de semaine de pause!

Pour célébrer ou plutôt relaxer, Johan et moi on décide de se payer une sortie en "ville" : toute une soirée à parler en français...c'était "bien marrant"! Et là je rentre chez moi, plus que contente d'aller retrouver mon lit. J'entre dans ma moustiquaire, je m'installe pour lire un peu, et du coin de l'oeil, j'aperçois une étrange tache foncée sur le mur devant...MERDE....! Je me redresse dans mon lit pour mieux regarder au cas où ma fatigue me laisserait imaginer des choses...MERDE POUR DE VRAI...!!! Évidemment c'est un scorpion...et pas un petit là! Un gros! Il me semblait bien que je ne pouvais pas m'en sauver non plus, ici presque tout le monde a son histoire de scorpion déjà. J'hésite entre sortir de mon lit, me rhabiller et affronter le scorpion (pas trop tentant!) ou, le laisser là en me disant que je suis en sécurité dans ma moustiquaire et qu'il serait probablement parti demain (pas vraiment meilleure comme option...qui sait où il déciderait d'aller se cacher en attendant que je le retrouve...). Tout le monde me dit que les foncés (appellés aracran) ne sont pas super dangereux...mais quand même! Je décide que ça vaut la peine de me relever. Je suis soudainement VRAIMENT contente d'avoir mes converse dans un sac à portée de main, parce qu'on s'entend qu'une gougoune mince ce n'est pas ce qui a le plus de force d'impact. Moi qui avait passé proche de les ranger pour de bon aujourd'hui parce que je ne les porte pas ici...merci Elise d'avoir changé d'idée! (Maintenant, je mets mon ego et ma dignité de coté pour vous raconter la suite...) Donc, je prends mon courage (et mes converse!) à deux mains, je respire, et BANG!...je le manque!! Je ne sais pas trop comment j'ai pu le manquer...j'imagine que trop de force c'est comme pas assez... Bref, il tombe par terre, va se cacher dans le coin derrière une patte de table. "Heureusement" il continue son chemin vers mon lit (sinon j'aurais passé la nuit à attendre qu'il sorte de sa cachette) et passe sous la table...et LÀ!!! : BANG! BANG! BANG! BANG! (il est maintenant coupé en 2)...BANG! BANG!...juste pour être sûre...BANG encore!! Ouf, petit coup de chaleur...un peu plus que je me disloquais l'épaule!!! (Je vous laisse ici le plaisir de vous créer vos propres images de la situation...!) Je sais maintenant que j'ai la moitié de la partie de gagnée...ils se tiennent toujours en couple...?!

À suivre donc...

dimanche 31 juillet 2011

El show!!

J'ai eu droit à un des plus beaux spectacles ce samedi soir (ça bat presque le Cirque du Soleil) : un, je de devrais plutôt dire des, orages au dessus de la mer, avec une étoile filante en prime.

Je n'ai pas réussi à étudier beaucoup (partie remise à dimanche sur la plage), j'étais très fatiguée et c'est sur le point d'être dangereux d'avoir un hamac avec une si belle vue : j'y ai passé la majeure partie de la journée, à fermer un oeil de temps en temps, parfois deux. En soirée je suis allée au studio en pyjamas pour faire quelques postures pour aider mes lombaires : ça a bien l'air que j'ai deux vertèbres presque fusionnées alors j'ai beaucoup de détente musculaire à faire dans cette région pour retrouver ma mobilité. Pendant ma séance, j'ai senti une genre de présence dans le studio malgré mes écouteurs. Quand j'ai ouvert les yeux, j'ai eu droit à la danse des chauves-souris qui se perchent toujours dans le toit, elles volaient très près du sol. C'était beau! Quand je suis redescendue du studio, mes amis étaient tous en train de se concocter une bouffe avec du poisson fraichement pêché. J'ai donc partagé un verre de vin et quelques bouchées avec eux, avant de retourner "chez moi". Je n'ai pas pu m'empêcher de m'étendre de nouveau dans mon hamac, malgré mon profond désir d'aller dormir, le spectacle des orages était trop beau, et ce n'était pas du côté de la vue que j'ai de mon lit. J'aurais bien passé la nuit dans mon hamac, mais j'aurais fait un trop grand cadeau aux maringouins...

De retour dans ma chambre donc, et surprise : nouveau coloc! Je ne comprends toujours pas pourquoi les crabes s'entêtent à rentrer dans ma chambre, alors qu'on est presque à l'extérieur de toute façon et que, en plus, il y a un danger évident de mourir de faim sous ma bibliothèque! Je trouverai peut-être la réponse à ma question d'ici 4 semaines...

samedi 30 juillet 2011

Thank god it's friday!

Hier vendredi, la semaine s'est terminée en beauté. On pouvait sentir l'ambiance décontractée du weekend même dans le dernier cours : le prof nous a parlé beaucoup d'elle, de son parcours, de yoga...bref, le cours s'est terminé une heure plus tard et je pense qu'on serait tous restés plus longtemps à l'écouter : c'est une femme fascinante, inspirante et avec un très grand cœur.

Après le cours, je devais satisfaire mon besoin de hooper que je n'avais pas pu combler suffisamment dans le break d'après-midi sur ma super terrasse. Direction plage cette fois-ci! Mmm...rico! J'ai rencontré quelques personnes du cours à mon retour et voici le plan pour les prochaines semaines : trouver du tuyau, fabriquer plein de cerceaux (définitivement ça me suit partout!) pour ensuite donner un cours...ça a piqué la curiosité de plusieurs!

En soirée, on s'est payé une bouffe à un des meilleurs restos en ville : c'était une belle et bonne récompense! On a terminé la soirée dans un bar avec un band de musique "en vivo". L'image était particulière, mais belle : un bar remplis de mexicains (pas beaucoup de touristes étrangers ici l'été) avec au centre, sur la piste de danse, une gang de yogis, majoritairement blancs, dansant, disons-le...comme des poulets (si on compare aux mexicains)! Danser nu-pieds me procure toujours une petite jouissance :) C'etait une belle soirée!

Mon espagnol revient tranquillement et je vois une sérieuse différence quant à mon dernier voyage : je me surprends enfin à prendre plaisir à jaser avec n'importe qui, n'importe où, n'importe quand, que ce soit le vendeur de colliers ou le vendeur de pantalons sur la plage, le gars de la pizzeria assis au coin du bar, ou du monde en vacances...sans avoir à réfléchir à chaque deux mots...

Mon toît est supposément réparé. Semblerait-il que la pluie s'infiltre parce que les iguanes se faufilent entre les tuiles du plafond et les déplacent. Il y a eu un orage cette nuit et jusqu'à maintenant, todo bien! On verra si la pluie persiste, je soupçonne le ciment de ne pas être encore sec...

On se fait une séance amicale ce matin, histoire de commencer à se pratiquer entre nous. Je serai etudiante cette fois-ci, et ce sera suffisant, après une nuit plutôt courte...mon tour viendra bien assez vite de toute façon!

jeudi 28 juillet 2011

Ok...je prends quelques minutes pour donner des nouvelles parce que ça fait un bail! Mon dernier post date en fait du dernier samedi avant le début de mon cours. Le dimanche, je me suis gâtée dans les restos et sur la plage parce que je me doutais que ce moments deviendraient plutôt rares. Effectivement, dès la veille, dimanche, il y avait une première rencontre pour faire connaissance et clarifier le fonctionnement du cours. Vraiment un super beau groupe : moitié de mexicaines, quelques américaines, quelques européennes...et une canadienne (moi!). Je parle au féminin parce que c'est plus que la grande majorité : il y a deux gars sur vingt élèves!

En gros, la première semaine a été intense sur tout les plans!! Physique : notre prof voulait réveiller nos muscles et voir de quoi on était capable, cérébral : beaucoup d'informations à assimiler et social : pour moi, l'intégration à un groupe de vingt personnes dans deux langues étranges me demandait un certain effort. On peut dire que cette semaine là, j'ai réalisé que je m'étais payé un méchant gros défi! Bien que, pas tellement confortable, c'est une heureuse constatation! La semaine s'est donc finalement très bien déroulée : j'ai un peu tout le monde à travers divers rassemblements en soirée, les cours s'annonçaient vraiment intéressant et la magie commençait déjà à opérer...le tout dans un climat plus que propice à la sudation!!

Vendredi soir dernier, je suis partie à Puerto Escondido, une ville voisine, avec Claudia, une amie du cours. Le programme était d'aller voir une compétition de surf samedi matin, mais on l'a ratté ; mon amie était malade et c'était plus sage de prendre ça molo. On s'est quand même payé du bon temps, même qu'on a dû se contrôler pour de pas rester là-bas et faire la fête avec les profs de surfs de Claudia! Je dois avouer que cette escapade m'a refait tomber en amour...avec le Mexique bien sûr! Nous sommes revenues samedi soir, en plein orage!! Difficile de trouver un taxi entre Pochutla et Zipolite tellement il faisait mauvais : ils avaient tous doublé leur prix! En presque mexicaine que je deviens, j'ai réussi à en dealer un. La route était effectivement très mauvaise...mon amie a même eu les pieds mouillés lors d'un passage où et il avait beaucoup d'eau. En arrivant "chez nous" : panne d'électricité. C'était super beau de voir l'orage sur la plage dans l'obscurité!

Dimanche matin, beau gros soleil : parfait pour aller étudier devant un petit-déjeuner de "Nice Place On The Beach", la place où j'avais "travaillé" l'an dernier. J'y ai (enfin!!) revu mon ami Kevin qui était revenu la veille. Quel bonheur de le revoir!! Étude donc tout l'avant-midi et rencontre pour un travail d'équipe en après-midi. J'avais le cerveau en jello!! Pas de meilleur remède à ça qu'une petite session de hooping et de jonglage sur la plage, suivi d'enchiladas mole de Shambala!

La 2e semaine est toujours aussi intense, sinon plus! Beaucoups de choses se passent et chaque jour est different. Voici un aperçu de mon horaire, qui lui, ne change pas : 5h30 le cadran sonne, 6h la journée commence dans le silence (et le noir) avec des exercices de méditation et de respiration, 7h à 9h travail physique intense, ensuite déjeuner, 9h45 cours d'anatomie, 12h30 dîner, pause jusqu'à 2h30 ou 3h30 (qui sert parfois à faire des travaux, mais plus souvent pour une sieste dans mon hamac ou un petit tour rapide à la plage), ensuite cours théorique jusqu'à 5h. Vient vite l'heure de souper et encore plus le moment de dormir...alors voilà pourquoi je n'ai pas trop le temps de bloguer!

Il fait plutôt beau depuis le début du cours, quelques petits épisodes de pluie seulement, dont un pas pire en ce moment. Toujours quelques fuites d'eau dans ma chambre qui me donne un peu l'impression de faire du camping, mais ça devrait se régler sous peu.

Pas vraiment de nouvelles histoires de chiens, ils sont plus gentils à Zipolite qu'à Mazunte on dirait...

C'est plutôt les histoires de crabes qui m'alimentent ici : j'ai eu mon coloc longtemps (le fameux crabe du début...) mais la femme de ménage m'a annoncé qu'elle l'avait trouvé mort sous mon armoire la semaine dernière...moi qui cherchait d'où provenait l'odeur de cadavre dans ma chambre, ça m'a bien fait rire de l'apprendre. Pendant une nuit de pluie, j'ai entendu tic tic tic au dessus de moi (qui est en fait la jonction du mur et du plafond, mais qui n'est pas fermé)... Je n'ai pas pu m'empêcher d'allumer ma lampe frontale pour voir à quel genre d'ami j'avais affaire... Vous ne serez pas surpris d'apprendre que c'était un crabe, mais pas n'importe lequel : il était immense!!! Il a eu l'air de décidé de rester dehors, je ne l'ai pas revu dans ma chambre. L'autre crabe qui avait décidé d'occuper le lavabo dans ma douche a un jour décidé qu'il avait envie de faire quelque chose de ses pinces : il a tout bousillé ma barre de savon à linge! Je l'ai pogné sur le fait évidemment...et j'ai vu dans sa face qu'il trouvait, lui aussi, qu'il avait l'air pas mal innocent avec la face et les pinces pleins de savon! Je présume que la femme de chambre l'a chassé, il n'est plus là.

Alors en bref : je vais bien, je vis toutes sortes d'experiences et je suis très reconnaissante d'être ici. Bientôt le weekend : je compte rester au village. Profiter de la plage et possiblement faire la fête un peu avant de passer aux choses sérieuses...comme mettre le nez dans mes livres en dejeunant sur la plage! :)

Hasta luego!

samedi 16 juillet 2011

Lluvia...

Hier je me suis réessayée...dernière chance de prendre une classe de yoga à Mazunte avant le début du cours officiel lundi. Il ne pleuvait pas...pas encore, alors j'avais espoir que la prof serait au rendez-vous. En attendant la camioneta, un (taxi) collectivo est passé en nous offrant la course pour 8 pesos...c'est là que j'ai réalisé que, depuis que je suis arrivée, je donne 10 pesos pour la camioneta...alors qu'en réalité, et ça m'est revenu au même moment, ça en coûte seulement 5! Bref, j'ai donné des gros pourboires jusqu'à maintenant et j'ai eu l'impression de faire un deal en prenant le collectivo ce matin là!

Izascun était là pour la classe, yééé! Elle m'a reconnue : toujours aussi sympathique! Quand je lui ai dit que j'étais dans le coin pour le teacher training, elle est devenue tellement excitée...ça m'a donné vraiment hâte de commencer! Pour la classe donc, elle ne s'attendait pas à avoir du monde parce que l'été c'est plutôt mort...on était finalement 4 : elle nous a gâtés avec un cours de...2h40...plutôt que 1h30! Ce n'est pas exagéré de dire que je suis raquée ce matin!

Marion la belge était aussi revenue pour le cours. Charlotte et elle avaient comme projets d'aller dans un temazcal (genre de sona traditionnel et naturel) dans l'après-midi. J'avais envie de vivre ça aussi, alors après déjeuner, je les accompagne dans la montagne pour voir si c'est possible. Il n'y avait personne...à part quelques chiens redoutables évidemment. La pluie s'est mise de la partie... On est revenue au village bredouille...et trempée. Le plan b était d'aller voir à Zipolite. On s'est donc donné rendez-vous plus tard dans l'après-midi. En attendant, j'avais une mission à accomplir à Mazunte : Edgar m'avait demandé d'aller porter 2 t-shirts à son ami. Il m'avait dessiné un plan...mais comme c'était retiré du centre, et donc dans des chemins de terre battue, je doutais un peu de la facilité à trouver. Rendue dans le coin, je décide de m'informer, il ne doit pas y avoir des tonnes de "Joel, el radio technico". La dame semble hésiter...et finit par me dire que oui, je dois revenir sur mes pas et aller tout droit. Elle a dû lire dans mes yeux que j'aurais de la difficulté à trouver alors elle me propose de m'y conduire, mais avant elle doit aller au petit magasin. Elle m'invite à m'asseoir sur la roche en l'attendant, ce que je fais! J'entends son chien s'en venir...merde!!!! Il jappe après je ne sais quoi, maispas après moi. Je pensais m'en sauver...mais non, il finit par me voir! Double merde!! Et rien pour me rassurer la dame arrive et lui dit : ne mords pas! Ahhhhhh! Je fais la danse de "j'ai la trouille des chiens au Mexique" et la gentille dame vient le chasser. Fiou!!! Bon! Alors nous voilà maintenant en chemin pour la maison de Joel. Elle m'explique que ça lui a pris du temps à savoir de qui je parlais parce qu'il ne sort jamais dans la rue...ça augure bien! On arrive à une dizaine de mètres de la cabane turquoise, barricadée, plutôt louche...et elle me dit : vas-y et cogne à la porte. Bon...merci madame vous êtes très aimable. Maintenant à moi de jouer. Toc toc toc! C'est qui? Je m'appelle Elise et j'ai quelque chose pour vous de la part de Edgar... Je me demande comment ça va finir... J'entends finalement du bruit...il vient m'ouvrir. Il a l'air assez bizarre le bonhomme : définitivement il ne sort pas souvent de chez lui. Je lui répète que j'ai quelque chose pour lui. Il est méfiant. C'est quoi? Ce sont des t-shirts de la part de Edgar. Je crois voir un sourire timide apparaitre. Il me dit merci. Je ne traine pas, je dis aurevoir et je m'en vais! Edgar m'avait dit qu'il serait vraiment content...j'imagine qu'il l'était! L'important c'est que j'ai tenu ma promesse, le reste ne m'appartient pas. Retour à Zipolite sous la pluie.Déjà l'heure du rendez-vous avec les filles pour le temazcal. On va voir celui que j'avais vu l'an dernier : il n'y a personne. Je m'informe à des gens que je connais : on me dit que ça n'ira pas avant 10 jours...mais qu'il y en a aussi un à la Loma Linda. Pour vrai? C'est là que j'habite et je n'en ai jamais entendu parlé! On retraverse donc le village. Je vais demander à Laura, celle qui s'occupe des chambres. Elle me propose d'appeler à l'endroit qu'elle connait : il n'y en a pas aujourd'hui à cause de la pluie. Bon...notre chien est mort, les filles quittent ce soir. On retourne au village pour manger et on se dit aurevoir. Les adieux en voyage sont toujours aussi particuliers. Tu rencontres des gens extraordinaires, tu passe plusieurs heures en leur compagnie comme si tu les avais toujours connus et puis c'est le temps de dire aurevoir, en sachant que tu ne les reverras probablement jamais.

Je rentre chez moi. Je vois que d'autres étudiants commencent à arriver sur le site, la magie commence à opérer.

Je me couche tôt. Il pleut toute la nuit. Je me lève tard, il pleut toujours, pas mal à part ça. Il n'y a pas trop de fuite dans ma chambre. J'en profite pour me reposer : je suis un peu malade depuis cette nuit et je ne suis pas top shape. Dame nature a bien choisi sa journée pour déverser tout ce qu'elle avait sur le coeur... J'espère qu'elle en aura le cœur net demain! :)

jeudi 14 juillet 2011

développement VS crise...

Avertissement : ceci est le roman #2! L'envie d'écrire m'est visiblement revenue, probablement avec le retour à la vie en solitaire.

Hier, après une nuit orageuse (j'ai un peu eu la chienne au début, mais j'ai fini par trouver ça plutôt cool!), j'ai entrepris un périple vers les villages voisins. Primero : Mazunte, pour faire une provision de granola, pour déguster un fameux "pan de chocolate" (je me croisais les doigts pour que la boulangerie existe toujours!) et aussi pour un cours de yoga (l'école où j'allais l'an dernier, qui est en fait la même école, mais dans le village voisin, parce que présentement il n'y a pas de cours à Zipolite). Secundo : Pochutla pour faire quelques provisions de bouffe, mais surtout d'argent (pas de guichet ni à Mazunte ni à Zipolite). Je suis partie assez tôt pour m'assurer de croiser une camioneta, ce qui n'a finalement pas été si difficile...cette fois-ci! Je suis donc arrivée très tôt avant le début du cours. J'en ai profité pour arrêter à la tienda du coin pour faire une provision de granola. Je fais le tour deux fois pour être certaine : pas de granola! Bon...ok...respire et informe-toi! La dame m'explique que la personne n'est pas en production en basse saison. Dé-cep-tion!...mais bon...je devrais survivre! Je descends donc la rue qui mène au bord de mer. La terre battue a laissé place à un pavé bien rustique : pas pire cute! Mazunte est en plein développement, mais réussit à garder son petit cachet bien à lui. (Edgar m'avait demandé ce que je ferais si je gagnais beaucoup d'argent : et bien je confirme, c'est bel et bien ici que je construirais une petite maison...écologique évidemment!). J'ai le temps de gâter mes papilles avec café avant le début du cours. Je monte au studio : pas de trace d'Iza... On est cinq à attendre le prof. Je me fais demander si je suis le prof...non pas encore! L'idée me fait sourire. Une madame américaine m'explique, dans un espagnol typiquement américain, qu'étant donné qu'il pleut, il y a de fortes chances que le prof ne vienne pas parce que le studio devient mouillé. Bon... Je décide d'attendre quand même un peu parce qu'on est au Mexique et que 9h...ça peut aussi vouloir dire 9h15... En attendant, je fais la connaissance d'un fille bien sympathique, une Belge. On est resté là à jaser un bon moment pour se rendre à l'évidence : le cours est réellement annulé. Elle me propose d'aller déjeuner avec elle et son amie, qu'elle alla réveiller. Excellente idée : je dois me rendre à Pochutla...mais il pleut beaucoup alors ça laissera le temps à dame nature de se calmer. Marion et Charlotte étaient de bien bonnes candidates pour passer le déjeuner. Elles dormaient dans ces fameux lits suspendus dont j'étais tombée en amour l'an dernier, vous vous souvenez? (Marion a d'ailleurs trouvé ça très mignon qu'on dise "tomber en amour" au Québec, plutôt que "tomber amoureux"). J'étais donc très curieuse de savoir comment elles avaient vécu l'orage, moi qui avait un peu eu la trouille entre quatre murs. Semblerait-il que ce n'était pas si mal, quoi que la pluie se faisait, disons...rafraichissante. Enfin bref, après le déjeuner, la pluie ayant cessée, le périple peut continuer. Je remonte la rue...destination boulangerie (je me croise les doigts!). Alleluia!!! Je vois quelqu'un descendre la rue avec un de ces gros paniers habrillé, rempli de pains encore chauds!! Même si je viens de déjeuner, mes papilles s'activent et mon cœur palpite! Maintenant, les pains au chocolat ressemblent plutôt à des chocolatines : j'en achète un que je garde pour plus tard, parce que mon pain doré au yogourt et au fruit était déjà très satisfaisant! Je décide d'aller faire mon tour au magasin de cosmétiques naturels de Mazunte. Fait étrange : il y a deux autobus voyageurs garés devant! Plutôt spécial dans un micro village comme Mazunte. C'est donc rempli de touristes. Évidemment, je ne peux m'empêcher de prendre quelques produits au passage. Alleluia #2!!!! DU GRANOLA!!! Ils vendent du granola!!! Yihooo! Je décide de faire la file pour la toilette avant de partir et j'ai droit à un beau spectacle pendant l'attente : une colonie de chauves-souris sont nichées et se promènent dans la mezzanine au-dessus des toilettes.

Maintenant l'étape de l'attente de la camioneta pour Pochutla...ça a dû prendre un bon 45 minutes avant qu'il en passe une...pour en plus se faire descendre à la jonction de deux routes à l'entrée de la ville : encore donc 20 minutes de marche pour atteindre le centro...comme quoi ils ont vraiment changé les trajets! Je passe donc à la banque et croyez-moi que j'ai retiré le maximum que je pouvais parce que non, je n'avais pas l'intention de revenir à toutes les semaines! Je fais aussi la file pour demander du change : le guichet donne presque juste des billets de 500 pesos. Dans un village où tu te fais demander "tu n'as pas de change?" quand tu présentes un billet de 100 pesos (qui équivaut à 10$ CAN)...ce n'est même pas une option de faire faire du change à la banque. Elle peut seulement me donner des billets de 100...mais c'est mieux que rien. Me voilà donc avec un méchant motton de billets. Je vais fouiner au marché, dans les rues, les petits magasins et les épiceries et je décide de retourner jusqu'à l'entrée de la ville en espérant augmenter mes chances de croiser une camioneta. Je croise des chiens...grrr...je croise aussi un monsieur qui me dit que je marche vite (c'est la 2e fois qu'on me dit ça depuis que je suis arrivée et j'ai pourtant l'impression d'avoir baissé ma vitesse de moitié au moins!), mais je ne croise pas de camioneta! Alors vous devinerez que...j'attends...! Il y en a finalement une qui arrive!!! Yihooo!

De retour "chez moi" : la terrasse est vide, la table et le hamac sont en train de sécher ailleurs. Tiens tiens...méchant beau spot pour hooper ça!!! J'ai donc enfin sorti mes cerceaux, mes poi et mes balles de jonglerie! Encore Yihooo! En allant souper au village, je finis par trouver April, son amie a ouvert un nouveau café. Je réussis à revenir sans trop me faire casser les pieds par les chiens.

Ce matin, j'ai fait la grasse-matinée : bientôt je devrai me lever à 5h30 presque tous les jours. Jus d'orange dans mon hamac, lavage, révision d'espagnol...bref une matinée assez relaxe! J'ai aussi décidé que l'époque de mes gougounes était terminée, c'est tellement plus plaisant de se promener nu-pieds! Il fait un peu soleil : je vais me taper un déjeuner du Shambala au bout de la baie...mmm! Il y a des gens qui se baignent aujourd'hui : ils sont fous ou quoi!! La mer est vraiment violente! La semaine prochaine commence une grosse compétition de surf à Puerto Escondido, où les vagues sont déjà immenses en temps normal, j'ai bien hâte de voir ça à ce temps-ci de l'année. Après le déjeuner, je monte sur la montagne à mon spot préféré du village. Je vois des lézards partout, des papillons, des crabes... Le chemin est recouvert de végétation...et de vie! Le palapa du sommet est, lui aussi, en mille morceaux. L'énergie de cet endroit est vraiment particulière...et tellement intense! Même cet endroit, aussi parfait soit-il, a été endommagée...

Au retour sur la plage, un type me fait signe d'aller les rejoindre lui et son amie. Il a l'air dans les vapes pas à peu près le mec : les yeux plutôt vides, pas beaucoup de dents...il me fait une accolade et m'offre sa chaise. Son amie n'a pas l'air bien plus à jeun. Le mec m'offre une gorgée de coke, "c'est juste du coca" qu'il me dit! Messemble ouais! J'ai l'impression qu'ils espéraient avoir trouvé une candidate pour leur acheter quelques sortes de drogue qu'il soit...ils se sont rendus compte bien assez vite qu'ils allaient devoir passer à un autre appel... Je suis quand même restée jaser avec eux un peu. Ils ont mis des mots sur ce que j'avais réalisé quelques instants plus tôt : Zipolite est en crise. Il y a un petit sentiment de tristesse...ou plutôt d'impuissance qui plane. Pas que ce soit déprimant, au contraire, seulement la constatation d'une réalité...que rien n'est permanent, que tout est à reconstruire...et ici je ne parle pas seulement de bâtiments évidemment.

Un gros contraste donc, entre Mazunte, qui est en plein essor parce qu'il a été épargné, et Zipolite, où tout est à refaire.

Ma mère me demandait ce que je faisais de mes journées. Alors voilà : de la lecture, du cerceau, et mon nouveau dada, apprendre à jongler...parce que, ça aussi, ça me colle un sourire au visage à tout coup! Quand le plaisir y est, c'est fou de quoi est capable l'être humain...

Les journées sont plutôt grises et pluvieuses, mais je ne pourrais me sentir plus à ma place, ici, maintenant!

mercredi 13 juillet 2011

Todo cambio!

Voici un "post" qui est disons-le, assez long! Prière de passer go si vous n'avez pas le temps ou l'envie de lire un petit roman...

Voici une phrase qui faisait le front page d'un journal d'art de Mexico : "Las cosas mas bellas de la vida son gratis". Je suis de plus en plus d'accord avec cette affirmation, mais, est-ce qu'on peut considérer 22 pesos (1.80$ CAN) comme gratuit pour une ride d'une heure genre "montagne russe" entre Huatulco et Pochutla?

Même si en général, l'Homme n'aime pas le changement, il est quand même fait pour s'y adapter. Heureusement que j'aime le changement : j'ai été bien servie avec mon retour en terrain "connu", qui me paraît finalement inconnu et c'est bien tant mieux! C'est impressionnant de voir comment de si petits villages peuvent changer en aussi peu de temps!

En arrivant à Pochutla, je fais donc "comme d'habitude" : j'attends la camioneta qui va à Zipolite! J'attends...j'attends...j'en vois une...qui s'en va à Puerto Angel...alors j'attends...une autre qui s'en va à Tomatlan... j'attends encore... Un hippi avec la boîte de pick up remplie d'un arbre (si ce n'est pas deux!) coupé en morceaux me demande où je vais. Il me dit que je peux prendre un taxi, mais me suggère la camioneta. J'attends toujours... Un gentil monsieur me demande où je vais et me dit qu'il n'y a pas de camioneta pour Zipolite qui passe par ici. Je suis un peu surprise et je lui explique que je me fiais à l'an dernier. Il me dit que ça a changé et m'explique où aller. C'est vrai que la ville a changé : il y a maintenant un super marché. Ça clash avec la petite ville! Je change donc de rue et je confirme ma position avec une demoiselle. Et là encore, j'attends... Un taxi essaie de me faire croire qu'il n'y a pas de camioneta à cet endroit...je lui dis que oui, que j'ai confirmé avec quelqu'un...il me dit que ça va être long...je lui dis que je ne suis pas pressée..il me fait un prix...je lui dis que la camioneta c'est moins cher...il est déçu que je sois trop au courant...il finit par s'en aller. Alors j'attends...

La camioneta finit par arriver! Yé! Parce que traîner un sac de 13kg (c'est beaucoup trop je sais!) sur des épaules rouge-homard...c'est toujours le fun quand ça arrête! La route paraît bien différente avec la végétation gorgée d'humidité! La senteur elle? Toujours la même : ça sent la côte de Oaxaca, ça sent les souvenirs, ça sent bon! Des gens sympatiques entrent dans la camioneta, on jase un peu, mais j'arrive déjà à destination. J'oublie comment dire "sonnette" en espagnol...je demande. On sonne pour moi et on me répond tous de bon cœur : el timbre! Je ne devrais plus l'oublier maintenant...

Je monte donc jusqu'en haut de la colline dans les escaliers labyrinthiques (je vais compter les marches pour le fun, juste ça, c'est un excellent exercice!). Laura est là pour m'accueillir et me montre mon espace. WOW!! Sur ma terrasse, pourvue d'une table, d'un hamac et d'un arbre qui me fournira de l'ombre pour la sieste d'après-midi, la vue est vraiment débile! La mer est haute et puissante comme je ne l'ai jamais vue! Ma chambre, elle, est assez minuscule, quoi que parfaite : il y a un lit pour dormir avec une fenêtre donnant sur le lever du soleil en prime! Aussi : douche en plein air avec vue sur la mer...je ne pouvais pas vraiment demander mieux comme "appartement" pour l'été.

En défaisant mon sac, j'ai aperçu un crabe dans le coin de ma chambre...je l'ai suivi du regard jusqu'à ce que Theresa, la femme de chambre, me parle sous le seuil de la porte. Vous devinez que j'ai perdu le crabe de vue... Mais bon...pas vraiment grave...même si mon lit est au niveau du sol, je me dis qu'il est surement sorti par la fenêtre...

L'heure était enfin venue de manger : Youuhooouu! Au programme : marcher jusqu'à l'autre bout de la baie pour un fameux enchiladas de mole du Shambala (j'en ai presque rêvé depuis un an!). En chemin, je constate que presque la moitié de toutes les constructions (sommaires!) sur le bord de la plage a été ravagée par la mer. Tout a tellement changé! Même le chemin pour monter à Shambala : il y a tellement de végétation à ce temps-ci qu'on dirait que le chemin est deux fois plus étroit. J'ai presque du mal à me reconnaître. Le bedaine pleine (mmm...c'est toujours aussi bon!), je croise Martin, celui qui m'avait fait mes boucles d'oreilles. Il me reconnait. Je demande ce qui se passe avec la mer...il me dit que le courant est exceptionnel cette année. Je retourne vers la plage à la recherche des gens que je connais. Premier stop : le bar où j'ai travaillé. April la gérante ne travaille plus là. Bon... Deuxième stop : trouver le bar que mes deux amis ont ouvert après mon départ. Rien! Un gars m'explique que depuis que la mer a ravagé la côte il y a un mois, le bar n'existe plus. Bon... Il me reste encore six semaines pour les trouver s'ils habitent encore le village...

Je vais me chercher des légumes frais pour souper, je prends une douche, je relaxe dans mon hamac. J'entends les chiens japper : je suis dont-bien-tu contente d'être perchée en haut! Quoi que je ne tarderai surement pas à ajouter une aventure à ma liste dans la catégorie "maudits chiens errants de plage"...

Vient le temps d'aller au lit. J'allume la lumière et me prépare à entrer dans mon moustiquaire...qui-que-je-ne-vois-tu-pas à la base de ma tête de lit? Plaqué au mur, immobile comme s'il venait de se faire pogner les culottes à terre...le crabe évidemment! Vous auriez dû lui voir la face... Je me suis faufilée dans mon moustiquaire, en espérant que ça lui tente d'aller jouer dehors cette nuit!

Ne reste plus qu'à m'endormir au son des vagues qui cassent à toute allure sur la plage.

mardi 12 juillet 2011

La chance...2e partie!

Je voulais seulement partager un passage de mon livre que j'ai lu ce matin, en prenant mon café, un mangeant du melon d'eau bien juteux...et en me faisant bouffer les jambes par un insecte quelconque.

Le passage provient de "Mange, Prie, Aime". Et oui, encore lui! Je l'ai ramené avec moi : il me restait la 3e partie à relire et, juste avant de partir, j'ai senti que c'était le bon moment de le faire.

Je ne pouvais faire autrement donc, que de vous partager ces quelques lines, puisqu'elles sont, à mon avis, une merveilleuse conclusion à ma réflexion sur la chance de l'an dernier. Vous vous souvenez?

[...] les gens, universellement, ont tendance à penser que le bonheur est un coup de chance, un état qui leur tombera peut-être dessus sans crier gare, comme le beau temps. Mais le bonheur ne marche pas ainsi. Il est la conséquence d'un effort personnel. On se bat, on lutte pour le trouver, on le traque, et même parfois jusqu'au bout du monde. Chacun doit s'activer pour faire advenir les manifestations de sa grâce. Et une fois qu'on atteint cet état de bonheur, on doit le faire perdurer sans jamais céder à la négligence, on doit fournir un formidable effort et nager sans relâche dans ce bonheur, toujours plus haut, pour flotter sur ces côtes."

Sur ce, je quitte Huatulco pour reconquérir mon village d'adoption pour l'été : Zipolite!

dimanche 10 juillet 2011

De vuelto!!

Me voilà de retour dans le pays qui m'a donné des ailes...et c'est bien parti pour continuer! Mais vous savez quoi? Je ressens moins le besoin d'écrire cette fois-ci! Je devrais quand même donner des nouvelles, des fois...

Mon arrivée au Mexique était plus ou moins planifiée : je devais attendre à l'aéroport de Mexico pour acheter mon billet d'avion qui m'amènerait sur la côte. Finalement, mon ami Juan est venu me chercher à l'aéroport avec son ami en prévision de passer quelques jours ensemble. J'ai donc pris mon vol pour la côte pour dimanche. En sortant de l'aéroport, Juan a dû quitter pour aller aider une amie (je n'ai pas tout compris!). Alors c'est son ami Edgar qui s'est occupé de moi...toute la fin de semaine!! Je n'ai même pas revu Juan, il a eu imprévus par-dessus imprévus. Je devrais le revoir cet été sur la côte.... Heureusement, j'étais en bonne compagnie. Edgar est un artiste de cirque et un artiste tout court...donc une personne très inspirante! On ne se comprenait pas toujours bien (il ne parle pas anglais et mon espagnol commence à être loin!), mais ça a été bien cool! J'ai eu droit à un cours de jonglerie! J'ai donc une autre chose à mettre dans mon sac à outils (et mon sac à dos!) et à pratiquer!

Je me suis évidemment fait posé beaucoups de questions sur mes hula hoop (j'en ai apporté 3 pliables que je traine sur mon sac à dos). Au moins maintenant je peux répondre que ce sont des "hula hulas"...parce que hula hoop ça ne leur dit rien pentoute!!

Je suis rendue sur la côte maintenant. Je suis arrivée de soir et il pleuvait, mais il fait super chaud. Je vais aller voir s'il y a toujours de l'eau dans la mer demain!

À bientôt!

mardi 14 juin 2011

Just like a wavin' flag...

"When I get older, I will be stronger. They'll call me freedom, just like a wavin' flag..."

L'an dernier je voulais publier ce refrain pour mon anniversaire parce qu'il collait bien à ma situation du moment, mais j'étais passée tout droit. Je me reprends cette année...et c'est avec reconnaissance que je ne publie maintenant que la dernière partie...

"Just like a wavin' flag"...

Quand je regarde le chemin que j'ai emprunté depuis la dernière année, je remercie le ciel de m'avoir présenté ces nombreuses opportunités : j'ai trouvé de nouvelles passions, j'ai rencontré de nouvelles personnes extraordinaires, j'ai redécouvert de vieilles connaissances, je me suis rapprochée d'une famille qui m'était devenue un peu trop éloignée...

Aujourd'hui, quelqu'un m'a dit : "T'es en amour!!". Il n'avait pas tort : je suis bel et bien en amour...avec la vie! Et c'est un amour tellement précieux...

Technicalement parlant, le Mexique n'a pas fait de moi une meilleure nageuse (je n'ai toujours que 3 reprises de jaune à mon actif), mais il m'a définitivement appris à surfer...à surfer la vague...à suivre le courant...à entrer dans le flow.

Je rends grâce pour ceux qui font partie de ma vie...parce qu'un flow, ça ne se crée pas tout seul, mais plutôt dans l'interaction.

NAMASTE!

P.S. Pour terminer ma journée d'anniversaire, je ne pouvais faire autrement que d'aller hooper au grand air. Et bien devinez quoi? Sur les centaines de choix qu'avait mon iPod en random, il a commencé avec "Wavin' flag"...

Mmmmm.... :)

L'immensité dans sa plus grande beauté

L'immensité dans sa plus grande beauté