jeudi 14 juillet 2011

développement VS crise...

Avertissement : ceci est le roman #2! L'envie d'écrire m'est visiblement revenue, probablement avec le retour à la vie en solitaire.

Hier, après une nuit orageuse (j'ai un peu eu la chienne au début, mais j'ai fini par trouver ça plutôt cool!), j'ai entrepris un périple vers les villages voisins. Primero : Mazunte, pour faire une provision de granola, pour déguster un fameux "pan de chocolate" (je me croisais les doigts pour que la boulangerie existe toujours!) et aussi pour un cours de yoga (l'école où j'allais l'an dernier, qui est en fait la même école, mais dans le village voisin, parce que présentement il n'y a pas de cours à Zipolite). Secundo : Pochutla pour faire quelques provisions de bouffe, mais surtout d'argent (pas de guichet ni à Mazunte ni à Zipolite). Je suis partie assez tôt pour m'assurer de croiser une camioneta, ce qui n'a finalement pas été si difficile...cette fois-ci! Je suis donc arrivée très tôt avant le début du cours. J'en ai profité pour arrêter à la tienda du coin pour faire une provision de granola. Je fais le tour deux fois pour être certaine : pas de granola! Bon...ok...respire et informe-toi! La dame m'explique que la personne n'est pas en production en basse saison. Dé-cep-tion!...mais bon...je devrais survivre! Je descends donc la rue qui mène au bord de mer. La terre battue a laissé place à un pavé bien rustique : pas pire cute! Mazunte est en plein développement, mais réussit à garder son petit cachet bien à lui. (Edgar m'avait demandé ce que je ferais si je gagnais beaucoup d'argent : et bien je confirme, c'est bel et bien ici que je construirais une petite maison...écologique évidemment!). J'ai le temps de gâter mes papilles avec café avant le début du cours. Je monte au studio : pas de trace d'Iza... On est cinq à attendre le prof. Je me fais demander si je suis le prof...non pas encore! L'idée me fait sourire. Une madame américaine m'explique, dans un espagnol typiquement américain, qu'étant donné qu'il pleut, il y a de fortes chances que le prof ne vienne pas parce que le studio devient mouillé. Bon... Je décide d'attendre quand même un peu parce qu'on est au Mexique et que 9h...ça peut aussi vouloir dire 9h15... En attendant, je fais la connaissance d'un fille bien sympathique, une Belge. On est resté là à jaser un bon moment pour se rendre à l'évidence : le cours est réellement annulé. Elle me propose d'aller déjeuner avec elle et son amie, qu'elle alla réveiller. Excellente idée : je dois me rendre à Pochutla...mais il pleut beaucoup alors ça laissera le temps à dame nature de se calmer. Marion et Charlotte étaient de bien bonnes candidates pour passer le déjeuner. Elles dormaient dans ces fameux lits suspendus dont j'étais tombée en amour l'an dernier, vous vous souvenez? (Marion a d'ailleurs trouvé ça très mignon qu'on dise "tomber en amour" au Québec, plutôt que "tomber amoureux"). J'étais donc très curieuse de savoir comment elles avaient vécu l'orage, moi qui avait un peu eu la trouille entre quatre murs. Semblerait-il que ce n'était pas si mal, quoi que la pluie se faisait, disons...rafraichissante. Enfin bref, après le déjeuner, la pluie ayant cessée, le périple peut continuer. Je remonte la rue...destination boulangerie (je me croise les doigts!). Alleluia!!! Je vois quelqu'un descendre la rue avec un de ces gros paniers habrillé, rempli de pains encore chauds!! Même si je viens de déjeuner, mes papilles s'activent et mon cœur palpite! Maintenant, les pains au chocolat ressemblent plutôt à des chocolatines : j'en achète un que je garde pour plus tard, parce que mon pain doré au yogourt et au fruit était déjà très satisfaisant! Je décide d'aller faire mon tour au magasin de cosmétiques naturels de Mazunte. Fait étrange : il y a deux autobus voyageurs garés devant! Plutôt spécial dans un micro village comme Mazunte. C'est donc rempli de touristes. Évidemment, je ne peux m'empêcher de prendre quelques produits au passage. Alleluia #2!!!! DU GRANOLA!!! Ils vendent du granola!!! Yihooo! Je décide de faire la file pour la toilette avant de partir et j'ai droit à un beau spectacle pendant l'attente : une colonie de chauves-souris sont nichées et se promènent dans la mezzanine au-dessus des toilettes.

Maintenant l'étape de l'attente de la camioneta pour Pochutla...ça a dû prendre un bon 45 minutes avant qu'il en passe une...pour en plus se faire descendre à la jonction de deux routes à l'entrée de la ville : encore donc 20 minutes de marche pour atteindre le centro...comme quoi ils ont vraiment changé les trajets! Je passe donc à la banque et croyez-moi que j'ai retiré le maximum que je pouvais parce que non, je n'avais pas l'intention de revenir à toutes les semaines! Je fais aussi la file pour demander du change : le guichet donne presque juste des billets de 500 pesos. Dans un village où tu te fais demander "tu n'as pas de change?" quand tu présentes un billet de 100 pesos (qui équivaut à 10$ CAN)...ce n'est même pas une option de faire faire du change à la banque. Elle peut seulement me donner des billets de 100...mais c'est mieux que rien. Me voilà donc avec un méchant motton de billets. Je vais fouiner au marché, dans les rues, les petits magasins et les épiceries et je décide de retourner jusqu'à l'entrée de la ville en espérant augmenter mes chances de croiser une camioneta. Je croise des chiens...grrr...je croise aussi un monsieur qui me dit que je marche vite (c'est la 2e fois qu'on me dit ça depuis que je suis arrivée et j'ai pourtant l'impression d'avoir baissé ma vitesse de moitié au moins!), mais je ne croise pas de camioneta! Alors vous devinerez que...j'attends...! Il y en a finalement une qui arrive!!! Yihooo!

De retour "chez moi" : la terrasse est vide, la table et le hamac sont en train de sécher ailleurs. Tiens tiens...méchant beau spot pour hooper ça!!! J'ai donc enfin sorti mes cerceaux, mes poi et mes balles de jonglerie! Encore Yihooo! En allant souper au village, je finis par trouver April, son amie a ouvert un nouveau café. Je réussis à revenir sans trop me faire casser les pieds par les chiens.

Ce matin, j'ai fait la grasse-matinée : bientôt je devrai me lever à 5h30 presque tous les jours. Jus d'orange dans mon hamac, lavage, révision d'espagnol...bref une matinée assez relaxe! J'ai aussi décidé que l'époque de mes gougounes était terminée, c'est tellement plus plaisant de se promener nu-pieds! Il fait un peu soleil : je vais me taper un déjeuner du Shambala au bout de la baie...mmm! Il y a des gens qui se baignent aujourd'hui : ils sont fous ou quoi!! La mer est vraiment violente! La semaine prochaine commence une grosse compétition de surf à Puerto Escondido, où les vagues sont déjà immenses en temps normal, j'ai bien hâte de voir ça à ce temps-ci de l'année. Après le déjeuner, je monte sur la montagne à mon spot préféré du village. Je vois des lézards partout, des papillons, des crabes... Le chemin est recouvert de végétation...et de vie! Le palapa du sommet est, lui aussi, en mille morceaux. L'énergie de cet endroit est vraiment particulière...et tellement intense! Même cet endroit, aussi parfait soit-il, a été endommagée...

Au retour sur la plage, un type me fait signe d'aller les rejoindre lui et son amie. Il a l'air dans les vapes pas à peu près le mec : les yeux plutôt vides, pas beaucoup de dents...il me fait une accolade et m'offre sa chaise. Son amie n'a pas l'air bien plus à jeun. Le mec m'offre une gorgée de coke, "c'est juste du coca" qu'il me dit! Messemble ouais! J'ai l'impression qu'ils espéraient avoir trouvé une candidate pour leur acheter quelques sortes de drogue qu'il soit...ils se sont rendus compte bien assez vite qu'ils allaient devoir passer à un autre appel... Je suis quand même restée jaser avec eux un peu. Ils ont mis des mots sur ce que j'avais réalisé quelques instants plus tôt : Zipolite est en crise. Il y a un petit sentiment de tristesse...ou plutôt d'impuissance qui plane. Pas que ce soit déprimant, au contraire, seulement la constatation d'une réalité...que rien n'est permanent, que tout est à reconstruire...et ici je ne parle pas seulement de bâtiments évidemment.

Un gros contraste donc, entre Mazunte, qui est en plein essor parce qu'il a été épargné, et Zipolite, où tout est à refaire.

Ma mère me demandait ce que je faisais de mes journées. Alors voilà : de la lecture, du cerceau, et mon nouveau dada, apprendre à jongler...parce que, ça aussi, ça me colle un sourire au visage à tout coup! Quand le plaisir y est, c'est fou de quoi est capable l'être humain...

Les journées sont plutôt grises et pluvieuses, mais je ne pourrais me sentir plus à ma place, ici, maintenant!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

L'immensité dans sa plus grande beauté

L'immensité dans sa plus grande beauté