mercredi 13 juillet 2011

Todo cambio!

Voici un "post" qui est disons-le, assez long! Prière de passer go si vous n'avez pas le temps ou l'envie de lire un petit roman...

Voici une phrase qui faisait le front page d'un journal d'art de Mexico : "Las cosas mas bellas de la vida son gratis". Je suis de plus en plus d'accord avec cette affirmation, mais, est-ce qu'on peut considérer 22 pesos (1.80$ CAN) comme gratuit pour une ride d'une heure genre "montagne russe" entre Huatulco et Pochutla?

Même si en général, l'Homme n'aime pas le changement, il est quand même fait pour s'y adapter. Heureusement que j'aime le changement : j'ai été bien servie avec mon retour en terrain "connu", qui me paraît finalement inconnu et c'est bien tant mieux! C'est impressionnant de voir comment de si petits villages peuvent changer en aussi peu de temps!

En arrivant à Pochutla, je fais donc "comme d'habitude" : j'attends la camioneta qui va à Zipolite! J'attends...j'attends...j'en vois une...qui s'en va à Puerto Angel...alors j'attends...une autre qui s'en va à Tomatlan... j'attends encore... Un hippi avec la boîte de pick up remplie d'un arbre (si ce n'est pas deux!) coupé en morceaux me demande où je vais. Il me dit que je peux prendre un taxi, mais me suggère la camioneta. J'attends toujours... Un gentil monsieur me demande où je vais et me dit qu'il n'y a pas de camioneta pour Zipolite qui passe par ici. Je suis un peu surprise et je lui explique que je me fiais à l'an dernier. Il me dit que ça a changé et m'explique où aller. C'est vrai que la ville a changé : il y a maintenant un super marché. Ça clash avec la petite ville! Je change donc de rue et je confirme ma position avec une demoiselle. Et là encore, j'attends... Un taxi essaie de me faire croire qu'il n'y a pas de camioneta à cet endroit...je lui dis que oui, que j'ai confirmé avec quelqu'un...il me dit que ça va être long...je lui dis que je ne suis pas pressée..il me fait un prix...je lui dis que la camioneta c'est moins cher...il est déçu que je sois trop au courant...il finit par s'en aller. Alors j'attends...

La camioneta finit par arriver! Yé! Parce que traîner un sac de 13kg (c'est beaucoup trop je sais!) sur des épaules rouge-homard...c'est toujours le fun quand ça arrête! La route paraît bien différente avec la végétation gorgée d'humidité! La senteur elle? Toujours la même : ça sent la côte de Oaxaca, ça sent les souvenirs, ça sent bon! Des gens sympatiques entrent dans la camioneta, on jase un peu, mais j'arrive déjà à destination. J'oublie comment dire "sonnette" en espagnol...je demande. On sonne pour moi et on me répond tous de bon cœur : el timbre! Je ne devrais plus l'oublier maintenant...

Je monte donc jusqu'en haut de la colline dans les escaliers labyrinthiques (je vais compter les marches pour le fun, juste ça, c'est un excellent exercice!). Laura est là pour m'accueillir et me montre mon espace. WOW!! Sur ma terrasse, pourvue d'une table, d'un hamac et d'un arbre qui me fournira de l'ombre pour la sieste d'après-midi, la vue est vraiment débile! La mer est haute et puissante comme je ne l'ai jamais vue! Ma chambre, elle, est assez minuscule, quoi que parfaite : il y a un lit pour dormir avec une fenêtre donnant sur le lever du soleil en prime! Aussi : douche en plein air avec vue sur la mer...je ne pouvais pas vraiment demander mieux comme "appartement" pour l'été.

En défaisant mon sac, j'ai aperçu un crabe dans le coin de ma chambre...je l'ai suivi du regard jusqu'à ce que Theresa, la femme de chambre, me parle sous le seuil de la porte. Vous devinez que j'ai perdu le crabe de vue... Mais bon...pas vraiment grave...même si mon lit est au niveau du sol, je me dis qu'il est surement sorti par la fenêtre...

L'heure était enfin venue de manger : Youuhooouu! Au programme : marcher jusqu'à l'autre bout de la baie pour un fameux enchiladas de mole du Shambala (j'en ai presque rêvé depuis un an!). En chemin, je constate que presque la moitié de toutes les constructions (sommaires!) sur le bord de la plage a été ravagée par la mer. Tout a tellement changé! Même le chemin pour monter à Shambala : il y a tellement de végétation à ce temps-ci qu'on dirait que le chemin est deux fois plus étroit. J'ai presque du mal à me reconnaître. Le bedaine pleine (mmm...c'est toujours aussi bon!), je croise Martin, celui qui m'avait fait mes boucles d'oreilles. Il me reconnait. Je demande ce qui se passe avec la mer...il me dit que le courant est exceptionnel cette année. Je retourne vers la plage à la recherche des gens que je connais. Premier stop : le bar où j'ai travaillé. April la gérante ne travaille plus là. Bon... Deuxième stop : trouver le bar que mes deux amis ont ouvert après mon départ. Rien! Un gars m'explique que depuis que la mer a ravagé la côte il y a un mois, le bar n'existe plus. Bon... Il me reste encore six semaines pour les trouver s'ils habitent encore le village...

Je vais me chercher des légumes frais pour souper, je prends une douche, je relaxe dans mon hamac. J'entends les chiens japper : je suis dont-bien-tu contente d'être perchée en haut! Quoi que je ne tarderai surement pas à ajouter une aventure à ma liste dans la catégorie "maudits chiens errants de plage"...

Vient le temps d'aller au lit. J'allume la lumière et me prépare à entrer dans mon moustiquaire...qui-que-je-ne-vois-tu-pas à la base de ma tête de lit? Plaqué au mur, immobile comme s'il venait de se faire pogner les culottes à terre...le crabe évidemment! Vous auriez dû lui voir la face... Je me suis faufilée dans mon moustiquaire, en espérant que ça lui tente d'aller jouer dehors cette nuit!

Ne reste plus qu'à m'endormir au son des vagues qui cassent à toute allure sur la plage.

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L'immensité dans sa plus grande beauté

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