Les enseignements philosophiques du yoga contiennent de puissantes inspirations sur la création d’un environnement intérieur propice à la joie, la paix et la liberté, de façon à mieux se connecter à son essence.
Dans notre société occidentale actuelle, ce sont les asanas (postures) qui sont les plus connues de tous les Yoga Sutras de Patanjali. Elles nous enseignent à purifier le corps, celui-ci étant reconnu comme la maison de l’esprit.
Qu’en est-il de la maison qui abrite ton corps?
À la fin du mois d'octobre, lorsque Amélie, propriétaire de Om Studio, m’a demandé si j’avais envie de m’impliquer dans “Faisons de novembre, le mois du bien-être”, la réponse au fond de moi était un grand oui, mais je n’arrivais pas à mettre le doigt sur la façon dont j’aurais l’élan de participer. Je savais que ça ne serait pas via des asanas (postures de yoga), mais plutôt via le partage d’une autre de mes couleurs, mais laquelle? C’est en abordant un aspect philosophique dans mes cours cette semaine que tout est devenu clair ; j’allais parler de saucha.
Saucha veut dire pureté/propreté et c’est le premier des 5 Nyamas (règles d’observation morales personnelles) de Patanjali. Il inclut plusieurs recommandations de “purification”. En voici un bref survol par points, sur lesquels je t’invite à prendre le temps de réfléchir sur leur présence, ou non, dans ta vie présentement :
Pureté/propreté du corps
En adoptant de bonnes pratiques d’hygiène de vie ; pratique régulière de yoga/exercice physique, bonne alimentation, bonne hygiène corporelle, etc.
Pureté/propreté du mental
En intégrant la méditation et la pleine conscience à ton mode de vie.
En réduisant les sources de distractions, de stress et de fatigue.
Pureté/propreté des communications/relations
En soignant tes paroles et tes pensées envers toi-même et les autres.
En exprimant clairement tes limites et tes attentes, à partir du coeur.
Pureté/propreté dans ton environnement
En désencombrant, en rangeant et en nettoyant les espaces qui t’entourent.
C’est sur ce dernier point que j’ai envie de développer davantage aujourd’hui, puisqu’il reflète plusieurs de mes connaissances et aptitudes grâce à mon parcours personnel et bientôt professionnel (à suivre!).
Pendant mes études universitaires en Design de l’Environnement, je me suis penchée sur les impacts que celui-ci pouvait avoir sur l’être humain. Du design de mobilier, en passant par l’architecture et même l’urbanisme, l’utilisateur était au centre de mes réflexions, toujours en intégrant une recherche du beau et de l’efficace. M’étant ensuite plongée dans l’univers du yoga, j’ai découvert l’équation inverse : comment l’humain pouvait avoir un impact, à son tour, sur ce qui l’entoure. Prendre soin de mon corps et de mon esprit via les enseignements du yoga m’a définitivement amené à raffiner ma vision de la relation entre l’humain et son environnement.
Pendant quelques années, j’ai choisi de séparer ma vie entre 2 pays. À vivre dans mes bagages et à tenter de me sentir chez moi peu importe l’endroit, j’ai appris à fonctionner avec l’essentiel et à choisir consciemment les choses qui m’accompagnaient. Avec le temps, j’ai découvert la puissance d’être entourée seulement par l’utile et l’agréable. J’ai compris l’importance de me détacher du poids que pouvait contenir le superflu. C’est fou combien on peut avoir un attachement à un vieux chandail troué que l’on portait il y a 10 ans, non? C’est aussi impressionnant de voir que, une fois qu’on fait le saut de lâcher-prise sur ce qui n’est plus nécessaire, on se sent plus libre et disponible et on prend plaisir à continuer dans cette voie en pleine conscience.
Vivant maintenant avec mon amoureux et sa fille de 3 ans dans une maison à peine plus grande qu’un cabanon (je vous rassure, c’était mon rêve depuis longtemps!), je peux vous dire que j’ai peaufiné mes aptitudes en désencombrement, en organisation et en optimisation d’espace!
Je te propose donc, en ce mois de novembre confiné, d’explorer le processus de désencombrement et de réfléchir à son impact sur ton espace intérieur et extérieur.
J’en conviens, se débarrasser de ce qui n’est plus nécessaire est souvent plus facile à dire qu’à faire, surtout quand on n’en a pas l’habitude, mais crois-moi ; ça s’apprend et ça se pratique, comme le yoga!
“Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas. » - Lao Tseu
Je t’invite donc à :
Observer dans ton environnement, les endroits où tu sens qu’il y a une certaine lourdeur, où c’est difficile de te sentir tranquille, où c’est la procrastination qui prend le dessus. Il est facile de se sentir submergé par la quantité de choses qui nous entourent, mais rappelle-toi : un pas à la fois!
Choisir un de ces espaces où tu aimerais apporter de l’amour et de pleine conscience, que ce soit un tiroir, une armoire, un garde-robe, une pièce de la maison (ou peut-être même ton coin yoga où tu reçois les cours en ligne?)
Examiner cet espace choisi. Tu peux même prendre une photo pour t’aider à prendre plus de recul et à avoir un regard plus global. Dans le jargon des organisateurs professionnels, on parle d’être “aveugle du désordre” lorsque l'on devient tellement habitué à celui-ci, qu’on ne le voit même plus.
Évaluer chaque chose et te demander pourquoi tu le gardes. Une chose qui nous était utile il y a un an ne l’est plus nécessairement aujourd’hui. Cet exercice t’aidera à prendre conscience que tes besoins matériels, mais aussi physiques, émotionnels et intellectuels, évoluent dans le temps.
Voici une liste de questions* pour t’aider dans ton évaluation :
*J’utiliserai le mot “chose” de façon à englober un peu tout (vêtements, objets, documents, etc.)
Est-ce que j’ai utilisé cette chose durant la dernière année?
Si oui, en ai-je plusieurs copies et sont-elles toutes utilisées/nécessaires? Si non, il serait préférable de le donner/réutiliser/recycler/vendre.
Chaque objet stagnant dans ta maison est une source d’énergie stagnante. Rappelle-toi le bien-être ressenti lorsque tu fais circuler l’énergie dans ton corps grâce à tes séances de yoga! Ce sera pareil avec ton environnement. As-tu vraiment besoin de conserver ce foulard que ton amie t’a donné, mais que tu ne portes pas, pour te rappeler l’importance de votre amitié? Peut-être que ta cousine t’as déjà mentionné qu’elle ADORAIT ce foulard et que tu pourrais faire une pierre deux coups et lui offrir en cadeau?
Est-ce que cette chose est en bon état?
Si non, puis-je le faire réparer? Si oui, je le mets près de la porte pour le faire dès ma prochaine sortie. Si non, il serait préférable de le recycler/jeter.
Est-ce que la conservation de cette chose est nécessaire?
Si je donne cette chose et que j’en ai besoin dans le futur, serait-ce possible de l’emprunter ou de me le procurer à nouveau? Il est maintenant tellement facile de se procurer des choses de secondes mains à peu de frais via les organismes communautaires et les réseaux sociaux.
La dernière question est pour moi essentielle :
Est-ce que cette chose m’apporte de la joie?
Tu me diras peut-être que ton épluche-patates ne te procure pas particulièrement de la joie. Le point étant : est-ce que ton épluche-patates remplit BIEN sa fonction et contribue à faciliter la préparation d’un bon repas à partager en famille (qui, par la bande, te procurera de la joie?). Si la réponse est non, peut-être pourrais-tu en trouver un autre, idéalement usagé, qui fonctionne bien? Ou peut-être que ton simple couteau d'office est suffisant pour tes besoins?
Une fois l’exercice complété, je t’invite à prendre un moment pour observer les sensations et émotions qui découlent de ces petits lâcher-prises. Faire de la place dans son environnement, c’est aussi créer de l’espace à l’intérieur de soi.
Suite à cette étape d’évaluation, viennent celles du classement, du rangement et de l’organisation de ces “choses” pour les rendre accessibles, dans un environnement simple, efficace et harmonieux. Mais ça, c’est un autre sujet à part entière!
Ce qu’il faut retenir de tout ce processus, c’est qu’éliminer de ton chemin ce qui t’empêche d’apprécier ce que tu as, te permettra de te connecter à tes besoins du moment présent. Ainsi, santocha (contentement), le 2e Niyama, sera plus facile à intégrer dans ton quotidien.
Prendre soin de soi, c’est aussi prendre soin de son environnement. Que cette invitation au nettoyage intérieur et extérieur t’apporte légèreté, expansion et joie!
NAMASTE!
Elise Vigneault, professeure de yoga et organisatrice d’espace
J'adore ton texte. Merci. Il correspond exactement a ce que je vis. Il a quelque temps déjà je me suis donné comme petit défi: une fois par jour 5 jours sur 7 de désencombrer un coin de la maison, quel qu'il soit.... même juste un tiroir... Ce avec quoi j'ai de la difficulté ++++ ce sont les volumes.... Il y aura d'autres pandémies et confinements a ce moment j'aurais l'âge, peut-être ou je ne pourrais pas sortir.... me restera au moins la lecture..... Je ne t'enverrais pas de photos avant-après mais peut-être celle de l'arrière de ma voiture juste avant de se rendre au Support sur la rue Monfette.
RépondreSupprimerBien contente que tu recommences a écrire. Merci
5 jours sur 7, c'est une belle discipline ça! Bravo! Merci de recevoir aussi bien ma plume!
SupprimerTon texte est très inspirrant.
RépondreSupprimermerci,
Manon Laurin
Merci Manon!
SupprimerJ'adore ce lien entre le concept de faire bouger les choses dans notre milieu externe tout comme notre énergie interne qu'il ne faut pas laisser stagnante.
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