vendredi 21 juillet 2017

R.I.P. my love

Tu me connais (peut-être juste un peu, beaucoup, passionnément ou à la folie) : je n'ai pas tendance à être attachée au matériel...

Sauf quelques affaires...que je pourrais probablement compter sur les doigts de ma main...

Hier, j'ai dû lâcher-prise sur un...c'est (le) majeur.

Ma si-spacieuse-super-fabuleuse-extraordinaire-mini-van.

Cette mini-van avec laquelle j'ai eu un flirt (un gros gros flirt!) depuis 2 ans. Une histoire qui a évoluée à mesure qu'on a appris à se connaître. Les premiers temps, j'étsis attirée par son côté pratique (trop souvent ce que les gens voient dans leur couple eux aussi). J'appréciais sa capacité à transporter facilement mes dizaines de hula hoop pour mes contrats. Elle est devenue plus sexy quand j'ai pris conscience de son potentiel de plaisance : j'y ai mis un petit matelas et mon kayak pour un premier périple sur les routes des cantons de l'est. Boom!! C'est à ce moment que je peux dire que je suis tombée amoureuse...

L'été suivant, je devais repenser mon setup ; j'avais super beau contrat d'animation qui m'attendait en Gaspésie. J'avais là un beau "problème" de design! Je voulais :

• garder les 2 bancs de passagers à l'arrière pour avoir l'option de transporter des passager

• avoir une plate-forme amovible pour mon lit

 • ranger mes hula hoop (et y avoir accès facilement)

J'ai mis beaucoup de temps à imaginer la solution...Mon penchant pour la simplicité, les mini-maisons et les objets multi-usages m'ont été payants!! J'ai réussi à solutionner le tout...avec un plywood 4x8, une penture à piano...et...2 chaudières!!

J'étais tellement fière de mon setup!! Simple, efficace, et vraiment pas cher!!! En plus les chaudieres me servaient de rangement et de bancs/tables en camping...

Re-boom!!! Cet été-là, j'avais ravivé la flamme de mon zmour pour elle!!

Quand j'étais partie l'hiver dernier, je ne misais pas cher sur sa survie après 3 mois dans un banc de neige. Mais comme j'ai une bonne étoile (et des gens merveilleux qui s'en ont occupé quelques jours avant que je revienne), vroom! Elle est repartie...presque comme une neuve!

Et...comme dans le couple, il faut que les choses évoluent pour que la passion continue. Cette année j'avais trouvé un méchant beau upgrade : j'ai réussi à faire fitter mon vélo dans l'équation!

Quand je fais le bilan, je peux dire que grâce à mes séjours hebdomadaires à Montréal dans ma van, je me suis remis de l'interminable printemps gris. Fait que...toutes les semaines, pendant 2 mois, je partais avec mon petit bonheur (et souvent 3 passagers pour partager la route et les frais d'essence!). Je me stationnais dans le vieux-port (spot gratis en plus!). Je changais mon setup en version campeur. J'allais prendre une marche dans le vieux (et profiter des toilettes publiques pendant qu'elles étaient ouvertes)! Et hop, au lit pour la nuit! Ça me permettait de faire la grasse-matinée la journée de ma formation au lieu de partir à 5h du matin de Victo.

La cerise? Après mon cours, je sortais mon vélo et j'allais profiter des festivals dans Montréal (tout ça encore gratis!!) 

La semaine dernière, c'était mon dernier cours avant les vacances. Je n'ai pas pris ma van. Elle était à l'hôpital pour des grosses réparations. Suite à un boom! (mais pas le même genre cette fois-ci), mon garagiste m'a dit qu'elle était sur le respirateur artificiel.

Ce matin-là, juste avant le début du cours, mon téléphone sonne. J'attendais cet appel. C'était Valérie du garage. Pas une bonne nouvelle. Vraiment pas une bonne nouvelle. Le genre de moment dans un film où la musique arrête et que tout est passe en mode "mute" et au ralenti...

Le coûts des réparations auraient été de l'odre de l'acharnement. Il fallait que je me rende à l'évidence. Là là! Je devais la laisser aller...accepter de "dépluguer" le lien qui la maintiendrait en vie ; moi...et mon compte de banque par extension...

Une chance que j'ai 33 ans...j'ai parlé à l'enfant en moi qui en avait 3 et qui avait bien envie de piquer une crise de larmes. Je me suis contenter de laisser mes yeux se remplir juste assez pour les nettoyer...pour nettoyer mon corps de cette émotion de tristesse qui avait envie de prendre toute la place.

J'étais à la bonne place au bon moment. Je ne pouvais pas demander mieux que de passer la journée en yoga, entourée de mes précieuses collègues de chez Om, avec notre prof Hervé qui a tant à partager.

Ça n'a pas été la journée où j'ai été le plus concentrée, mais j'ai fait de mon mieux pour ne pas être ni dans le passé, ni dans le futur de cet événement qui allait sans contredit amener du changement dans ma vie.

La dernière chose que j'avais envie, c'était de retourner à la vie "normale" de Victo. J'avais envie que la nouvelle sur ma van soit célébrée, qu'elle soit festive. Comme la vie fait bien les choses, en finissant mon cours, j'ai reçu une proposition pour aller sur le fleuve en bateau.

Mon intention s'était manifestée. Quelques heures plus tard, j'étais assise à l'avant du bateau, à partager une bouteille de vin avec des amis, en regardant un show de son et lumiéres du 375e dans le vieux-port (show que j'avais mis sur ma liste de choses à faire cet été d'ailleurs)!

Ahhh la vie!!!

Au retour vers le port, elle m'envoyait, à grands coups de vent frais, le message que, mon sentiment de liberté ne tenait pas sur une carrosserie et 4 roues...

Il était la...bien là...en d'dans d'moi...!

J'ai reçu ce même message les jours suivants : je partais en roadtrip de moto avec ma famille. Ils m'ont proposé d'embarquer dans leur buzz qu'ils vivent depuis plusieurs années : se retrouver une fin de semaine à Bar Harbor.
C'est rare que ça arrive avec ma famille, mais ils m'ont fait découvrir du nouveau...des sensations nouvelles surtout!! Ouille! La yogi en moi a eu le temps d'observer la posture pendant 5 heures ; quels muscles étaient contractés, quelles articulations étaient mal alignées... Mais la capacité du corps humain à s'adapter est fascinante! Déjà, au retour 2 jours plus tard, je me sentais comme un poisson dans l'eau, alors que j'ai commencé la ride comme un engrenage de fer qui manquait d'huile.

Peut-etre que j'ai retrouvé le poisson en moi cette fin de semaine quand j'ai vu la mer? Il faisait trop froid pour se baigner, mais faire des pirouettes dans le sable...définitivement, ça fait partie des choses qui participent à mon bonheur!!Awhhh!

C'était magique comme fin de semaine en famille. C'était fascinant de me laisser transporter dans leur univers bien à eux. Ça s'est terminé avec une ride qui me restera marquée pour longtemps. Devant moi : mon beau-frère (son derrière de casque surtout), ma soeur sur sa moto (est vraiment hot ma soeur!! Plus petite et plus tranquille que moi, sur sa Ninja noire sport...) et mes parents sur la leur (les cheveux dans le vent...ma mère surtout), avalant les courbes aux abords de forêts et de lacs, les montagnes en fond d'image, avec de la musique dans mes oreilles...

La liberté n'est qu'une sensation...

C'est ce que j'ai dû me rappeler hier... Je pensais être au dessus de toute l'histoire Van après avoir passé de si beaux moments depuis la dernière semaine. Mais non, je ne suis fait pognée dans le détour quand est venu le temps de vider ma van pour l'envoyer se faire écrapoutir au cimetière de la ferraille. J'ai reparlé à l'enfant en moi qui avait un gros motton face à l'abandon...ben gros motton...

"The show must go on Elise!!"

J'aurai probablement à me le rappeler aussi dans à peine plus d'une semaine ; j'aurai à tourner une autre grande page de mon histoire. Celle de mon petit cocon tranquille sur le bord de la rivière. Parce que la vie est remplie de mouvement, il faut entrer dans la danse quand c'est le moment. Alors j'embarque dans ce que la vie me propose ; je déménage. Une nouvelle aventure m'attend...

La suite après les boîtes...




L'immensité dans sa plus grande beauté

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